Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

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Accessibilité

 

 

 

Comme beaucoup de mouches, la mouche noire du Figuier se laisse approcher de très près lorsqu'elle est absorbée par ses activité de nutrition, mais, au moindre mouvement brusque, elle s'envole avec une vivacité surprenante, à tel point que l'on ne peut pas la suivre visuellement.

J'ai remarqué qu'elle est beaucoup plus sensible aux mouvements que la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata Wiedemann). Plus généralement, elle est plus farouche que cette dernière.

Je rapporte ci-après mon expérience de l'accessibilité de Silba adipata McAlpine, selon le plan suivant : distance d'observation, approche de la main, pose sur l'observateur, contact physique direct.

 

DISTANCE D'OBSERVATION

 

Pour B. I. KATSOYANNOS, qui a étudié des populations importantes de Silba adipata McAlpine en 1981 et 1982 dans l'île de Chios (Grèce), la présence de l'observateur n'influence pas le comportement normal des mouches pour aurant qu'il se tienne à une distance de 50 cm ou plus

Référence : KATSOYANNOS B. I., 1983, Field observations on the biology and behavior of the black fig fly Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae), and trapping experiments, Z. ang. Entomol. 95, pp. 471-476.

Pour ma part, ma distance de recherche ou d'attente de Silba adipata McAlpine est de 1 m, mais pour l'observer avec une loupe, je parviens à placer celle-ci à 10 cm d'elle et, pour la photographier, je peux approcher l'appareil jusqu'à 2 cm d'elle.

Pour détecter la présence de mouches noires du Figuier, je fais le tour des figuiers en marchant lentement à une distance d'environ 1 m, sans effectuer de mouvements brusques.

Si j'attends la venue des mouches noires dans un endroit du figuier que j'ai repéré comme étant un lieu de fréquentation par celles-ci, je positionne un fauteuil en plastique (ou pliant, en toile) à 1 m du feuillage et je m'y assieds (l'attente peut durer des heures...).

A l'arrivée d'une ou plusieurs mouches, j'attends qu'elles se posent et qu'elles soient absorbées par leur activité sur les rameaux, ou sur les figues, avant de commencer à les photographier. Si j'agis trop rapidement après la pose, les mouches s'envolent instantanément.

J'ai désormais l'habitude et je sais reconnaître, en observant les mouches posées, le moment à partir duquel je puis approcher d'elles ma loupe ou mon appareil photographique (qu'elles marchent ou qu'elles soient immobiles).

Pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, je conseille de compter lentement jusqu'à 15 depuis le moment de la pose avant d'effectuer le moindre mouvement.

Une fois que les mouches se sont stabilisées dans leur activité, je m'approche lentement sans mouvements des bras (si je me lève d'un fauteuil, je le fais avec beaucoup de précautions), je tends doucement les bras en ayant positionné l'appareil sur la fonction "gros plan" et je commence à photographier avec l'écran de visée, en recherchant l'angle qui permet un bonne luminosité et surtout une bonne mise au point.

Avec l'habitude, je puis approcher l'appareil progressivement, tout en photographiant, jusqu'à 2 cm des mouches, sans que celles-ci ne s'envolent. Mais il faut absolument éviter tout mouvement brusque...

Il m'est arrivé parfois qu'une mouche noire du figuier dérangée s'écarte vivement du rameau ou de la figue par un court vol et se pose sur mon appareil photographique. Je n'ai pas pu alors la photographier...

 

APPROCHE DE LA MAIN

 

Au cours des séances de photographie in situ, au pieds des figuiers, ou partiellement à l'intérieur de ceux-ci, le champ photographique est souvent obstrué par une feuille ou par le bois d'un rameau.

Le déplacement de l'appareil photographique est en général inefficient car son changement de position entraîne une modification de l'angle de prise de vue avec perte de la mise au point optimale signalée par les bips émis par l'appareil.

Je dois alors écarter la feuille ou le rameau avec la main gauche tout en photographiant de la seule main droite. Selon les situations, je suis amené pour obtenir le résultat souhaité à intervenir très près des mouches noires.

Il en est de même lorsque je veux améliorer un angle de prise de vue, notamment sortir de l'ombre la partie de la feuille ou du rameau où se trouve la mouche.

En général, je réussis la manoeuvre, en commençant à tirer assez loin de la mouche et en faisant progresser lentement et sans à-coups ma main le long du rameau ou de la feuille en direction de celle-ci, tout en continuant à tirer.

La main arrivée très près de la mouche, si celle-ci reste calme et si elle ne s'envole pas, je puis accentuer doucement mais significativement le tirage dans la direction qui me permet la meilleure prise de vue (sans approcher plus ma main...).

Une autre situation dans laquelle je suis amené à procéder de la même façon est la photographie par vent fort qui agite le rameau ou la feuille où se trouve la mouche noire du Figuier, rendant difficile l'obtention d'une image nette.

En bloquant feuille ou rameau avec la main au plus près de la mouche, après une approche telle qu'exposée ci-dessus, j'arrive à bien stabiliser la zone à photographier, donc l'image.

Mais je dois m'arrêter à 10 - 15 cm de la mouche pour éviter qu'elle ne s'envole.

Pourtant, une fois, j'ai pu approcher le pouce jusqu'à pratiquement toucher la mouche.

Selon mon expérience, même avec l'habitude, la possibilité d'approcher la main aussi près de Silba adipata McAlpine me paraît impossible...
 

Mouche non identifiée (famille des Lonchaeidae) se laissant approcher, sur feuille de figuier

Mouche non identifiée (famille des Lonchaeidae) se laissant approcher, sur feuille de figuier
(je pense qu'il ne s'agit pas de Silba adipata McAlpine)
 

Il faut préciser que j'observais attentivement la mouche concernée car j'avais un doute sur son appartenance à l'espèce Silba adipata McAlpine, bien que j'eusse déterminé qu'elle relevait de la même famille que celle-ci (Lonchaeidae).

L'approche de mon pouce aussi près d'elle sans qu'elle ne s'envole est pour moi un indice supplémentaire pour l'hypothèse qu'il ne s'agit pas de Silba adipata McAlpine.

Mais, il se peut aussi qu'il s'agisse d'un individu légèrement atypique de l'espèce Silba adipata McAlpine et que ce soient les circonstances d'un vent violent qui sévissait alors, faisant fortement bouger la feuille, qui ont permis que l'approche du pouce, très progressive et extrêmement lente, se termine si près du sujet.

 

POSE SUR L'OBSERVATEUR

 

Au cours de mes séances de photographie des mouches noires du Figuier ex situ (mouches issues de mon élevage), j'ai vu une seule fois une mouche se poser sur moi.

Parmi d'autres exercices, je les photographiais en gros plan sur la paroi d'une vitre de la fenêtre de ma cuisine.

J'avais l'habitude de faire tomber doucement vers le bas avec une longue et très fine baguette celles qui étaient montées trop haut en marchant, afin qu'elles se posent plus bas sur la vitre après s'être dégagées vivement de la pointe de la baguette par un court vol agité vertical (lorsqu'elles ne s'envolaient pas pour se coller au plafond...).  

Une seule fois, une des mouches délogées de la vitre est venue se poser sur une de mes jambes, alors que je m'étais assis pour me reposer tout en continuant à photographier.
 

Mouche noire du figuier sur... le jean du photographe

Mouche noire du Figuier sur... le jean du photographe
 

Je n'ai pas bougé la jambe et elle est restée environ trente secondes avant de la quitter spontanément, ne trouvant peut-être pas à son goût la toile du jean que je portais...
 

Mouche de la figue : adulte sur... le jean du photographe

Mouche de la figue sur... le jean du photographe
(noter le relief latéral du thorax)
 

In situ, au cours de mes centaines d'heures d'observation et de photographie au pied des figuiers, j'ai vécu à deux reprises seulement la même situation : une mouche de la figue est venue se poser sur le dessus de ma jambe, alors que j'étais assis...

Dans les deux cas, la mouche n'est pas restée très longtemps et je n'ai pas pu bénéficier de la bonne incidence de prise de vue pour réussir des photographies assez nettes.

 

CONTACT PHYSIQUE DIRECT

 

Une autre fois, et cela ne s'est jamais reproduit, une mouche noire du Figuier s'est posée sur ma main.

Début septembre 2016, j'étais en train de photographier de très près un individu mâle (identifié par agrandissement photographique...) de Silba adipata McAlpine se nourrissant sur une figue très mûre de ma touffe de la variété 'Col de Dame Noire', lorsque j'ai aperçu en vision latérale à 50 cm de moi le vol caractéristique d'un second individu de l'espèce.

Je me suis reculé lentement, espérant pouvoir photographier les deux mouches ensemble si le deuxième individu venait à se poser sur la même figue que le premier, comme c'est souvent le cas. Et j'ai lâché mon appareil photographique d'une main, le tenant seulement par la main droite.

C'est alors que j'eus la surprise de constater que la deuxième mouche noire est venue se poser, non pas sur la figue mûre comme je  l'espérais, mais sur le dessus de ma main gauche, qui se situait horizontalement à 20 cm de l'appareil photographique.

Je suis resté immobile et j'ai constaté que la mouche noire s'est mise à marcher lentement sur le dessus de ma main, en l'explorant de sa trompe buccale dépliée.

Lorsque qu'elle s'est approchée du bord de la main, j'ai retourné très lentement celle-ci pour que la mouche passe sur la paume en continuant sa marche, ce qu'elle a fait.
 

Mouche noire du Figuier dans la main de l'observateur

Mouche noire du Figuier dans la main de l'observateur
 

J'avais commencé à la photographier sur le dessus de la main dès que j'ai observé qu'elle était calme, en tenant l'appareil de la seule main droite et en manoeuvrant avec précaution de l'index le zoom de mise au point. 

Mais je ne suis arrivé à obtenir une bonne mise au point que lorsque la mouche a atteint le milieu de la paume.
 

Silba adipata McAlpine dans la main de l'observateur

Silba adipata McAlpine dans la main de l'observateur
 

Arrivée au centre de la paume, la mouche noire (qui était une femelle, comme j'ai pu le déterminer ultérieurement sur les agrandissements photographiques) est remontée en direction des doigts, de sa marche lente qui lui est habituelle et le plus souvent avec la trompe buccale dépliée au contact de ma peau.

Puis, elle n'est pas montée sur les doigts, mais a bifurqué vers le bord opposé au pouce et est descendue sur le tranchant de la main.
 

Silba adipata McAlpine sur la main de l'observateur

Silba adipata McAlpine sur la main de l'observateur

 

Mouche de la figue sur la main de l'observateur

Mouche de la figue sur la main de l'observateur
 

J'ai continué à la photographier et j'espérais lui faire parcourir à nouveau le dessus de la main, en commençant à rabattre très lentement vers le bas la paume de la main.

Mais la mouche a pris subitement son envol, de façon quasiment invisible comme d'habitude tant celui-ci est vif.
 

Silba adipata McAlpine sur la main de l'observateur

Silba adipata McAlpine sur la main de l'observateur

 

Mouche noire du Figuier sur la main de l'observateur

Mouche noire du Figuier sur la main de l'observateur
 

Je me suis demandé si la pose de la mouche noire du Figuier sur ma main n'aurait pas eu pour cause la présence de traces de latex.

En effet, j'avais manipulé quelques instants auparavant des pétioles de feuilles de figuier arrachées pour provoquer des suintements de latex, points d'attraction puissants de Silba adipata McAlpine sur les rameaux.

La mouche noire du Figuier est restée trente à quarante secondes sur ma main.

Je dois avouer que ce (rarissime) contact physique direct a renforcé le sentiment d'intimité que j'ai développé avec Silba adipata McAlpine depuis que je me suis pris de passion pour elle et que je passe de longues heures à l'attendre et à l'observer...

 

 

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