Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

(sauf indications)
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Incidence de la parcelle sur les attaques

(localisation, mode de culture)

 

 

 

Le niveau des attaques de Silba adipata McAlpine dans un verger résulte de la conjonction de trois facteurs : le verger (localisation, mode de culture), la sensibilité à Silba adipata McAlpine des variétés de figuier plantées, le niveau d'activité du ravageur pour l'année considérée.

Je rapporte ci-après diverses observations mettant en évidence l'incidence de la localisation et du mode de culture de la parcelle de figuiers sur les attaques de Silba adipata McAlpine.

 

OBSERVATIONS DE F.SILVESTRI

F. SILVESTRI a constaté au cours des années 1916 et 1917 des pertes de 50 % et plus à Portici et dans les localités avoisinantes.

Il indique qu'il n'a observé de forts dégâts que dans certains vergers, dans d'autres les pertes dues à la mouche noire du Figuier furent négligeables.

Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146.

 

OBSERVATIONS DE J. GHESQUIERE

J. GHESQUIERE, entomologiste belge, a constaté en 1949 des pertes de 25 à 30 % dans la région de Menton. Il précise que les dégâts étaient plus fréquents à partir de 250 m d'altitude que dans les vallées basses.

Il indique que les pertes de récolte par l'action conjuguée de la mouche noire du Figuier et de la mouche méditerranéenne des fruits ont dépassé les 90 % dans le village de Gorbio.

Référence : GHESQUIERE J., 1949, La mouche noire des figues Lonchaea aristella Beck. à la Côte d'Azur, comptes rendus des séances de l'Académie d'agriculture de France, T. 35, pp. 650-653. 

 

OBSERVATIONS D'A. COSTA

Alain COSTA, ingénieur agricole et consultant auprès de producteurs de figues, indique dans son ouvrage sur le Figuier et sa culture dans la région d'Albatera (Espagne) qu'il a constaté que les dégâts de Silba adipata McAlpine sont plus importants en zones très ombreuses et dans les figueraies touffues et de plantation dense.

Référence : COSTA A., 2019, El cultivo de la Higuera en el campo de Albatera, Newton publicaciones, page 134 (ISBN 978-84-943430-3-2, 183 pages).

 

OBSERVATIONS DE  H. AFLI

Hassen AFLI, ingénieur agronome, a étudié en 2016 la dynamique des populations pré-imaginales de Silba adipata McAlpine dans deux biotopes de la Tunisie : Djebba (nord-ouest, altitude 404 m) et Chott Meriem (littoral centre est, altitude 22 m).

Référence : AFLI H., 2016, Dynamique des populations pré-imaginales de la mouche noire du figuier Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae) dans les régions de Djebba et Chott Meriem, mémoire de fin d’études, Institut Supérieur Agronomique de Chott Meriem, Tunisie.

L'auteur a pu constater que Silba adipata McAlpine est présente dans les cinq régions productrices de figues de Tunisie, et il a mis en exergue qu'au sein d'une région donnée l'intensité des attaques varie considérablement d'une localité à l'autre.

Ainsi, dans la région centre-est, les attaques sont très importantes à Chott Meriem, assez importantes à Mahdia, faibles à Sfax et Ourdanine, très faibles à Kairouan.

Et dans la région sud-est, les attaques sont importantes à Médenine alors qu'elles sont faibles à Gabès.

En ce qui concerne les deux sites d'étude, Hassen AFLI a établi que les taux d''infestation constatés pour Djebba sont très faibles comparés à ceux observés à Chott Meriem.

Selon Hassen AFLI, les causes en sont probablement des conditions climatiques différentes et défavorables à Silba adipata McAlpine dans la région de Djebba.

Plus généralement, il attribue les mêmes causes climatiques aux disparités d'intensité des attaques entre les localités des différentes régions de Tunisie. Mais le mémoire d'étude ne comporte pas de données permettant d'étayer cette hypothèse, tant pour les deux sites d'étude qu'au plan général pour la Tunisie.

 

OBSERVATIONS DU CIVAMBIO 66

Une observation plus récente (juillet 2017) émane de Fabian COUSINIÉ qui a effectué son stage de licence professionnelle au CIVAMBIO 66 avec pour sujet l'expérimentation du piégeage de masse de Silba adipata McAlpine, ainsi que de son maître de stage, Marie SINGER, technicienne en arboriculture.

Tous deux ont repéré dans le département des Pyrénées-Orientales un verger de figuiers isolé dans lequel tous les pièges posés n'ont capturé aucun individu de l'espèce Silba adipata McAlpine.

Ce verger est totalement indemne des attaques de ce ravageur alors que les vergers de figuiers situés à quelques kilomètres de lui en sont fortement infestés.

Il est constitué de figuiers de diverses variétés, dont 'Grise de la Saint-Jean' et 'Bourjassote Noire' qui sont particulièrement sensibles aux attaques de Silba adipata McAlpine.

Marie SINGER et Fabian COUSINIÉ relèvent que le sol de ce verger est différent de celui des autres vergers de figuiers de la région.

Il est constitué principalement de cailloux et de galets roulés et il est totalement dépourvu d'herbe.
 

Verger de figuiers indemne des attaques de Silba adipata McAlpine

Verger de figuiers indemne des attaques de Silba adipata McAlpine
Crédit : Fabian COUSINIÉ

 

Aucun désherbant n'est utilisé dans cette parcelle, mais le verger constitue l'aire de libre circulation d'un élevage de poules.
 

Sol du verger de figuiers indemne des attaques de Silba adipata McAlpine

Sol du verger de figuiers indemne des attaques de Silba adipata McAlpine
(aire de libre circulation d'un élevage de poules)
Crédit : Fabian COUSINIÉ

 

Sol du verger de figuiers indemne des attaques de Silba adipata McAlpine

Sol du verger de figuiers indemne des attaques de Silba adipata McAlpine
Crédit : Fabian COUSINIÉ
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Les plants de figuiers ne manquent pas d'eau car ils sont irrigués par système goutte à goutte.

Marie SINGER et Fabian COUSINIÉ pensent qu'il pourrait exister un lien de cause à effet entre la nature particulière du sol de ce verger, associée à des facteurs d'environnement spécifiques, et l'absence d'attaques de Silba adipata McAlpine.

Les éléments pouvant favoriser l'absence de la mouche noire du Figuier étant : sol très sec et pratiquement sans herbe ; verger implanté dans une zone de la Salanque particulièrement plate, donc peut-être plus venteuse ; faible humidité de cette zone ; pas de cours d'eau à proximité ; nombre de caprifiguiers moins important que dans les autres zones de culture des Pyrénées-Orientales.

J'ajoute pour ma part que dans le cas où quelques rares attaques se produiraient dans le verger, il faudrait aussi prendre en compte l'action des poules, qui joueraient un rôle prophylactique en consommant une partie des larves tombées sur le sol ou encore présentes dans les figues immatures attaquées qui auraient chuté...

 

 

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