Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
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Infestation des figues immatures (autres observateurs)

 

 

 

Selon le plan suivant : observations de F. SILVESTRI, de B. I. KATSOYANNOS, d'A. COSTA, du CIVAMBIO 66, de H. AFLI,.

 

OBSERVATIONS DE F. SILVESTRI

 

F. SILVESTRI livre d'intéressantes observations relatives à l'infestation des figues immatures par la mouche noire du Figuier.

Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146.

Selon ses observations, bien que la femelle ponde le plus fréquemment trois œufs sous les écailles de l'ostiole, le nombre d'œufs trouvés dans une figue est souvent plus important.

Il précise qu'il est fréquent de trouver plus de 4 œufs dans une figue au stade de l'inflorescence et jusqu'à 50 à 100 dans des figues au stade de l'infrutescence. Il en a même compté 109 sous les écailles d'un mammone mûr de caprifiguier.

Ce surnombre d'œufs peut s'observer parfois dès le mois de mai, mais plus particulièrement dans les mois suivants. Il concerne tout autant les caprifiguiers que les figuiers domestiques.

F. SILVESTRI pense que cela s'explique par la ponte de plusieurs femelles dans la même figue, en ayant constaté qu'en avril et en mai, lorsque les femelles sont en nombre plus réduit, il n'a dénombré que 1 à 4 œufs dans les figues attaquées. Ainsi, tout début mai, sur 10 profichi de caprifiguier porteurs d'œufs, il en a compté 8 avec 3 œufs, 1 avec 4 œufs et 1 avec 1 œuf.

Il n'exclut pas toutefois que les femelles des générations du printemps et de l'été soient plus fécondes et qu'elles puissent pondre un nombre d'œufs un peu supérieur à 4.

 

OBSERVATIONS DE B. I. KATSOYANNOS

 

La présence d'œufs en grand nombre dans la même figue mentionnée par F. SILVESTRI a été confirmée par les observations publiées en 1983 par B. I. KATSOYANNOS, qui a étudié en 1981 et 1982 des populations importantes de mouches noires du Figuier dans l'île de Chios (Grèce).

Celui-ci rapporte qu'il a obtenu 63 pupes de Silba adipata McAlpine à partir d'une seule figue immature et qu'il en a obtenu aussi 24 à partir d'une figue ayant commencé à mûrir.

Référence : KATSOYANNOS B. I., 1983, Field observations on the biology and behavior of the black fig fly Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae), and trapping experiments, Z. ang. Entomol. 95, pp. 471-476.

 

OBSERVATIONS D' A. COSTA

 

En mai 2019, à l'occasion de la publication de son ouvrage consacré au Figuier et à sa culture dans la région d'Albatera, en Espagne, j'ai pu questionner Alain COSTA, ingénieur agricole qui conseille depuis plus de 20 ans les producteurs de figues de cette région (216 ha de vergers commerciaux plantés de la variété bifère précoce 'Colar de Albatera').

Référence : COSTA A., 2019, El cultivo de la Higuera en el campo de Albatera, Newton publicaciones, 183 pages  (ISBN 978-84-943430-3-2)

Alain COSTA m'a indiqué qu'au mois de décembre il n'est pas rare de compter de 12 à 16 œufs ou larves dans les figues immatures des figuiers de variétés très tardives.

Ceux-ci ne sont pas nombreux et sont situés hors des vergers commerciaux plantés de la variété 'Colar de Albatera', dont la deuxième récolte se termine vers les 15-20 août. Le nombre de figues immatures trouvées en décembre est faible.

Alain COSTA pense que ce type de ponte provient d'une seule femelle (et non de pontes successives de plusieurs femelles) car les œufs sont disposés en groupe de façon serrée au même endroit.

A la mi-juillet 2019, Alain COSTA m'a fait parvenir l'observation suivante, accompagnée d'une photographie.

Il a ramassé 16 figues immatures de deuxième récolte de la variété 'Colar de Albatera', d'un diamètre de 17 à 22 mm, et a examiné leur ostiole à la loupe binoculaire.

Parmi celles-ci, 4 présentaient des œufs sous les écailles ostiolaires horizontales, respectivement au nombre de 10, 7, 6 et 2.
 

Silba adipata McAlpine : oeufs déposés sous une écaille ostiolaire horizontale d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : œufs déposés sous une écaille ostiolaire horizontale d'une figue immature
Crédit : Alain COSTA
 

Le 8 octobre 2019, Alain COSTA m'a informé qu'il avait ramassé et examiné au stéréomicroscope quelques figues immatures de la variété 'Colar de Albatera' d'un diamètre de 2 à 2,5 cm (la récolte des figues de cette variété est terminée à cette date, mais il reste des figues immatures tardives en fin de certains rameaux).

Il a pu dénombrer entre 15 et 20 enveloppes d'œufs vides sous les écailles ostiolaires de chacune des figues et a trouvé toutes les larves dans la cavité centrale de celles-ci.

 

OBSERVATIONS DU CIVAMBIO 66

 

Margaux ALLIX, en charge de l'appui technique en arboriculture Bio au CIVAMBIO 66, m'a fait part le 7 octobre 2019 de deux intéressantes observations réalisées au cours de la saison.
 

OBSERVATION 1

Le 1er juillet, elle a repéré sous une écaille ostiolaire d'une figue immature de la variété 'Bourjassotte Noire' un mélange d'œufs en cours d'incubation et d'enveloppes d'œufs vides (photographies ci-après).
 

Silba adipata McAlpine : oeufs et enveloppes d'oeufs vides sous une écaille ostiolaire d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : œufs et enveloppes d'œufs vides sous une écaille ostiolaire d'une figue immature
Crédit : Margaux ALLIX

 

Silba adipata McAlpine : oeufs et enveloppes d'oeufs vides sous une écaille ostiolaire d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : œufs et enveloppes d'œufs vides sous une écaille ostiolaire d'une figue immature
Crédit : Margaux ALLIX
 

Margaux ALLIX interprète cette observation comme le résultat d'un décalage de la fin de l'incubation entre œufs issus de la même ponte ou comme le résultat d'une pluralité de pontes espacées dans le temps (par la même femelle ou par des femelles différentes).

 

OBSERVATION 2

Dans le cas où l'on peut dater une ponte, l'interprétation peut être plus précise, comme en témoigne une observation réalisée par Margaux ALLIX une dizaine de jours auparavant.

Le 20 juin, elle a observé une ponte de Silba adipata McAlpine dans une figue immature 'Bourjassotte Noire' et ramassé la figue concernée, qu'elle a examinée au stéréomicroscope le lendemain.

Elle a pu constater la présence sous une écaille ostiolaire d'un mélange d'œufs en cours d'incubation et d'enveloppes d'œufs vides (photographie ci-après).
 

Silba adipata McAlpine : oeufs et enveloppes d'oeufs vides sous une écaille ostiolaire d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : œufs et enveloppes d'œufs vides sous une écaille ostiolaire d'une figue immature
Crédit : Margaux ALLIX

Compte tenu de la durée d'incubation des œufs (3 jours en été), il s'agit de deux pontes différentes séparées d'au moins 2 jours.

En effet, les larves correspondant aux enveloppes d'œufs vides ont été libérées au plus tard le 21 juin avant l'examen de la figue, donc la première ponte a eu lieu au plus tard le 18 juin, deux jours avant la ponte observée le 20 juin.

On ne peut pas exclure un nombre de pontes supérieur à deux car les œufs en cours d'incubation et les enveloppes d'œufs vides sont en nombre supérieur à 1, sachant qu'une ponte de Silba adipata McAlpine peut se limiter à 1 seul œuf.

 

OBSERVATIONS DE  H. AFLI

 

Hassen AFLI, ingénieur agronome, a étudié en 2016 la dynamique des populations pré-imaginales de Silba adipata McAlpine dans deux biotopes de la Tunisie : Djebba (nord-ouest, altitude 404 m) et Chott Meriem (littoral centre est, altitude 22 m).

Référence : AFLI H., 2016, Dynamique des populations pré-imaginales de la mouche noire du figuier Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae) dans les régions de Djebba et Chott Meriem, mémoire de fin d’études, Institut Supérieur Agronomique de Chott Meriem, Tunisie.

L'auteur a dénombré les œufs et les larves présents dans des échantillons de figues immatures de diverses variétés sur les deux sites d'étude.

Djebba (moyennes hebdomadaires du nombre d'œufs trouvés par figue attaquée pendant la période de suivi)

Caprifiguier : 0 à 2 ; Bouhouli - figues fleurs : 0 ; Wahchi - figues fleurs : 0 ; Bouhouli - deuxième récolte : 0 à 2 ; Wahchi - deuxième récolte : 0 à 3 ; Zidi (unifère) : 0 à 2 ; Thégueugli (unifère) : 0 à 6.

Au-delà de ces valeurs moyennes hebdomadaires, l'auteur indique qu'il a pu compter jusqu'à 20 œufs dans un fruit attaqué (variété non précisée).

Chott Meriem (moyennes hebdomadaires du nombre d'œufs trouvés par figue attaquée pendant la période de suivi)

Caprifiguier : 0 ; Bither Abiadh - figues fleurs : 4 à 11 ; Bither Abiadh - deuxième récolte : 1 à 20 ; Goutti (unifère) : 5 à 8 ; Bidhiya (unifère) : 2 à 9.

Il faut noter que la moyenne hebdomadaire du nombre d'œufs trouvés par figue attaquée la plus élevée pour le site de Chott Meriem a été de 20 et concerne la deuxième récolte de la variété Bither Abiadh.

S'agissant d'une moyenne hebdomadaire, on peut supposer que pour la semaine considérée le nombre maximal d'œufs trouvés pour une figue attaquée a été nettement supérieur à 20 (valeur du nombre maximal non précisée par l'auteur).

 

 

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