Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

(sauf indications)
Tous droits réservés 

 

 

Description détaillée

 

Nervation de l'aile

 

 

 

Les ailes et les balanciers font l'objet d'un chapitre spécifique. Dans le présent chapitre, je traite la nervation de l'aile, selon le plan suivant : utilisation pour l'identification, mes observations, autres observateurs.

 

UTILISATION DE LA NERVATION DE L'AILE POUR L'IDENTIFICATION

 

La configuration du bord antérieur de l'aile peut être utilisée dans le processus d'identification de Silba adipata McAlpine. Mais il faut souligner que l'on ne peut l'exploiter que pour écarter des espèces sosies qui présenteraient une configuration différente (et non pour identifier strictement l'espèce, car cette configuration est commune à tous les genres et espèces de la famille des Lonchaeidae). Cette caractéristique est néanmoins précieuse car il faut qu'elle soit présente pour que l'individu à identifier puisse être rattaché à la famille des Lonchaeidae, à laquelle appartient Silba adipata McAlpine.

En pratique, dans mon processus d'identification, je vérifie dans un premier temps les critères suivants : couleur et brillance du corps, taille, absence de taches sur les ailes, caractère translucide des ailes (qui ne doivent pas être fumées), position des ailes au repos. Si l'individu à identifier satisfait à ces critères, je vérifie la nervation du bord antérieur de l'aile pour éliminer les espèces sosies qui n'appartiennent pas à la famille des Lonchaeidae.

Puis, je prends en compte (lorsque cela est possible sur les photographies...) une autre série de critères : longueur des ailes repliées par rapport au corps, largeur de l’espace interoculaire, absence de soies sur le prescutum, ainsi que sur la partie antérieure et centrale du scutum, faible villosité de la partie antérieure de la tête, pilosité de l’abdomen (qui dot être de faible longueur). Lorsque les photographies le permettent, je m'attache en dernier lieu à la position et au nombre de soies sur le dessus de la tête, et sur la partie postérieure du dessus du scutum et du scutellum.
 

Silba adipata McAlpine : nervation de l'aile.

Silba adipata McAlpine : nervation de l'aile.
(noter, sur l'aile droite, la configuration des nervures du bord antérieur de l'aile, propre à la famille des Lonchaeidae).

 

MES OBSERVATIONS

 

PROCÉDÉ UTILISÉ

Pour observer la nervation de l'aile, il faut recourir à une loupe et examiner l'aile déployée à plat à la surface du liquide contenu dans le piège. La nervation n'est pas toujours visible car le liquide attractif est trouble. D'autre part, un certain nombre d'individus ne sont plus en surface, mais au fond du piège.

En cas de doute (assez fréquent), je retire avec une pince à dissection les individus du piège pour les examiner. Mais, dans la plupart des cas, au moment où la mouche quitte le liquide du piège, les ailes mouillées s'enroulent sur elles-mêmes dans le sens de la longueur et se collent au corps, rendant impossible l'examen de leur nervation.

Je place les mouches mouillées quelques instants sur du papier essuie-tout pour les débarrasser de l'essentiel de l'eau dont elles sont chargées, notamment au niveau des ailes. Lorsque les mouches sont pratiquement sèches, je les place délicatement sur la surface de l'eau contenue dans une coupelle plate. Au moins une aile se déploie alors à plat progressivement, et je peux orienter le corps avec la pince pour obtenir l'angle d'examen à la loupe, puis de photographie, que je souhaite.
 

Deux mouches à la surface de l'eau, dans une coupelle plate.

Deux mouches à la surface de l'eau, dans une coupelle plate, pour observation de la nervation de l'aile.

 

OBSERVATION DU BORD ANTÉRIEUR DE L'AILE

Sur les deux photographies ci-dessous, j'observe que chez Silba adipata McAlpine la sous-costale (Sc) longe de très près et pratiquement en parallèle la première nervure radiale (R1) et rejoint la nervure costale (C) un peu avant que semble le faire R1. En fait, R1 plonge vers la nervure costale sans la toucher, et la suit de très près en se rapprochant progressivement de celle-ci pour mourir assez loin du point de jonction de Sc avec C.
 

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile.

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile.
(noter la configuration des cellules costale et sous-costale, qui apparaît clairement sur l'aile gauche).

 

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile.

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile.
 

Il existe une fracture de la nervure costale juste avant la jonction de Sc et de C, avec présence d'une épine au niveau de cette fracture costale, plus longue que les spinules qui bordent la nervure costale.
 

Silba adipata McAlpine : observation de la fracture costale de l'aile (en haut, à droite)

Silba adipata McAlpine : observation de la fracture de la nervure costale de l'aile (en haut, à droite).
(noter l'épine au niveau de la fracture costale, plus longue que les spinules qui bordent la nervure costale).

 

J'ai remarqué que sur les photographies prises d'assez loin, ou sur celles pour lesquelles la définition est insuffisante ou l’incidence de la lumière est inadéquate, les nervures Sc et R1 paraissent confondues et la zone de leur jonction avec la nervure costale apparaît comme un triangle au bout de la cellule costale (photographie ci-dessous).
 

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile, vue de loin

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile, vue de loin.
(noter les deux ovales allongés, suivis d'un triangle, au début des ailes).

 

AUTRES OBSERVATEURS

 

OBSERVATIONS DE F. COUSINIÉ

Fabian COUSINIÉ, qui a effectué en 2017 son stage de licence professionnelle au CIVAMBIO 66 avec pour sujet le piégeage de masse de Silba adipata McAlpine, m'a fait parvenir des photographies de l'aile prises sous stéréomicroscope.
 

Silba adipata McAlpine : nervation de l'aile.

Silba adipata McAlpine : nervation de l'aile.
Crédit : Fabian COUSINIÉ,
CIVAMBIO 66.

 

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile.

Silba adipata McAlpine : nervation du bord antérieur de l'aile.
Crédit : Fabian COUSINIÉ,
CIVAMBIO 66.
 

Sur la photographie ci-dessous, on observe la fracture de la nervure costale, juste avant la jonction de la nervure sous-costale avec celle-ci. On distingue une épine au niveau de la fracture costale, plus longue que les spinules qui bordent la nervure costale.
 

Silba adipata McAlpine : fracture de la nervure costale de l'aile, juste avant la jonction de Sc avec C.

Silba adipata McAlpine : fracture de la nervure costale de l'aile, juste avant la jonction de Sc avec C.
Crédit : Fabian COUSINIÉ,
CIVAMBIO 66.

 

OBSERVATIONS DE F. SILVESTRI

Filippo SILVESTRI ne détaille pas la nervation de l'aile dans son étude magistrale relative à la mouche noire du Figuier. Mais il fournit deux dessins au trait très précis, reproduits ci-après, qui permettent de constater que mes observations de la nervation du bord antérieur de l'aile rejoignent les siennes. Référence : SILVESTRI F. - Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, 1917, vol.12, pp. 123 -146.
 

Mouche noire du Figuier (Silba adipata McAlpine ; Lonchaea aristella Beck., selon F. Silvestri)

Mouche noire du Figuier : adulte femelle.
Crédit :
F. SILVESTRI.

 

Silba adipata McAlpine : nervation de l'aile, selon F. SILVESTRI

Mouche noire du Figuier : nervation de l'aile, selon F. SILVESTRI.
 Crédit :
F. SILVESTRI.

 

OBSERVATIONS D'E. SÉGUY

Eugène SÉGUY décrit Silba adipata McAlpine sous le nom de Lonchaea aristella Beck. comme l'a fait Filippo SILVESTRI, qu'il cite et dont il reproduit certaines figures. Référence : SÉGUY E. - Diptères (Brachycères), Faune de France, vol. 28, page 176, Paul LECHEVALIER et fils, Paris, 1934.

En page 171 de l'ouvrage, la configuration du bord antérieur de l'aile que l'on observe chez Silba adipata McAlpine est décrite et mentionnée par l'auteur comme une des caractéristiques de la famille des Lonchaeidae (à laquelle appartient Silba adipata McAlpine). En page 34, l'auteur indique une autre caractéristique de la nervation de l'aile pour la famille des Lonchaeidae : première nervure anale épaissie à la base et deuxième nervure anale toujours présente.

Je n'utilise pas les caractéristiques de la nervation anale mentionnées par Eugène SÉGUY ; elles n'apportent rien concernant l'espèce, et la famille est déjà déterminée par la configuration du bord antérieur de l'aile. En outre, la nervation anale de l'aile apparaît très difficilement sur les photographies, et le plus souvent de façon incomplète. Il vaut mieux l'exploiter sous un stéréomicroscope.

Je ne détaille pas les autres critères d'identification fournis par Eugène SÉGUY pour la famille des Lonchaeidae, le genre Lonchaea, et l'espèce Lonchaea aristella Beck. (nom qu'il attribuait à Silba adipata McAlpine). Ils ne sont visibles qu'au stéréomicroscope, et avec un œil exercé. On peut trouver ces critères en pages 171, 172 et 176 de l'ouvrage précité, sachant qu'en tout état de cause la stricte détermination de l'espèce ne pourrait s'obtenir que par l'examen du génitalia mâle.

En page 33, l'auteur fournit un dessin de la nervation de l'aile pour le genre Lonchaea, que je reproduis ci-après. Je note que l'auteur marque par une flèche l'emplacement de la fracture de la nervure costale, et met en exergue les première et seconde nervures anales.
 

Nervation de l'aile pour le genre Lonchaea.

Nervation de l'aile pour le genre Lonchaea.
Crédit : Eugène SÉGUY.

 

 

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