Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET.
Photographies : François DROUET

(sauf indications).
Tous droits réservés.

 

 

Ponte (oviposition)

 

 

 

Selon mon expérience, la ponte de Silba adipata McAlpine est difficile à observer.

Je fournis ci-après mes observations et celles de divers auteurs et correspondants, selon le plan suivant : caractéristiques principales, nombre d'œufs par ponte, dépôt de l'œuf, subdivision de la ponte en séquences répétitives, durée de la ponte, temps de présence sur une figue de la femelle pondeuse.

 

CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES

 

Caractéristique 1 : Silba adipata McAlpine pond dans les figues immatures encore dures et vertes.

Elle n'attaque pas les figues mûres (voir chapitre "Absence d'attaques des figues mûres").

Mais on trouve des figues mûres portant des symptômes d'attaque, qui sont en faible nombre (de l'ordre de 5 % au maximum, selon mes observations). Les figues qui présentent des symptômes d'attaque par Silba adipata McAlpine alors qu'elles sont mûres, ou au stade de la véraison, sont des figues qui ont été attaquées au stade immature. Elles ont continué à se développer après l'attaque, comme l'ensemble des figues attaquées, et sont parvenues à maturité (même si la ponte a eu lieu plusieurs semaines avant la maturité).

Caractéristique 2 : Silba adipata McAlpine ne pond que dans l'ostiole de la figue (elle ne pond pas à travers l'épiderme de celle-ci).
 

Mouche de la figue : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature (variété 'Violette de Solliès')

Mouche de la figue : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature (variété 'Violette de Solliès').
Crédit : Rémi PÉCOUT (Chambre d'agriculture du Var).

 

 Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature (variété 'Col de Dame Noire').

 

Mouche noire du Figuier : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature

Mouche noire du Figuier : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature.
Crédit : Daniel DELATTRE (
CIVAMBIO 66).

 

Silba adipata McAlpine : ponte dans l'ostiole d'une figue immature (variété 'Bellone')

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature (variété 'Bellone').

 

NOMBRE D'ŒUFS PAR PONTE

 

F. SILVESTRI indique que la femelle Silba adipata McAlpine pond 1 à 4 œufs dans l'ostiole. Il précise qu'il n'est pas à exclure que les générations de femelles du printemps et de l'été soient un peu plus fécondes, et puissent déposer un nombre d'œufs légèrement supérieur à 4. Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146. 

En l'état de mes observations et déductions, je pense que dans ma région la femelle Silba adipata McAlpine dépose de 1 à 5 œufs lors d'une ponte (visite d'une figue). C'est l'hypothèse que je retiens actuellement, sachant que, pour confirmer ou infirmer le nombre maximal de 5 (et non de 4), je mène des analyses approfondies portant sur l'implantation des œufs, ainsi que des réflexions relatives aux statistiques de pluralité de pontes dans une même figue. Voir détails dans le chapitre relatif au nombre et à la répartition des œufs lors d'une ponte.

Il faut noter que si une ponte produit un nombre maximal de cinq œufs, le nombre d'œufs présents dans une figue peut être très supérieur (dans certains cas, plusieurs dizaines...), en raison de la pluralité des pontes dans une figue, par des femelles différentes (voire par la même femelle). Voir détails et exemples au chapitre "Pluralité des pontes".

Et il faut souligner que le nombre d'œufs par ponte est insuffisant pour évaluer les dégâts d'une femelle de Silba adipata McAlpine au niveau de la récolte. Selon mes observations, qui confirment celles réalisées antérieurement par Rémi PÉCOUT, technicien à la Chambre d'agriculture du Var, une femelle de Silba adipata McAlpine ne s'en tient pas à la ponte dans une seule figue lors de sa visite dans un figuier. Lorsqu'elle arrive sur un figuier en étant en besoin de ponte, elle pond immédiatement dans une première figue et enchaîne sur une séquence de pontes successives qui peut concerner jusqu'à vingt figues (sans interruptions). Voir détails au chapitre "Séquence de pontes successives d'une femelle sur un même figuier".

 

DÉPÔT DE L'ŒUF

 

ACCESSIBILITÉ DE LA ZONE OSTIOLAIRE

Le diamètre de la zone ostiolaire (écailles) non ouverte d'une petite figue immature est, d'après mes mesures, de l'ordre de 2 mm, alors que le corps de la mouche noire du Figuier fait 4 mm de long pour 1,6 mm de large au thorax.

Si l'on rapporte ces dimensions à la taille moyenne d'un être humain, il s'agit d'une zone d'un diamètre de 0,85 m... On voit que la tâche est facile pour Silba adipata McAlpine.
 

Comparaison de la taille de Siba adipata McAlpine avec celle de l'ostiole d'une jeune figue immature

Comparaison de la taille de Silba adipata McAlpine avec celle de l'ostiole d'une jeune figue immature.
(figue de la variété unifère 'Bellone').

 

EXTÉRIORISATION DE L'OVIPOSITEUR

Pour effectuer le dépôt de l'œuf (oviposition), la femelle extériorise les neuvième et dixième segments de l'abdomen, qui sont rétractiles et qui forment l'ovipositeur.
 

Silba adipata McAlpine : femelle ayant sorti l'ovipositeur

Silba adipata McAlpine : femelle ayant sorti l'ovipositeur.
(l'ovipositeur est constitué des neuvième et dixième segments de l'abdomen, qui sont rétractiles).

 

Silba adipata McAlpine : femelle vue de dessous ayant sorti l'ovipositeur

Silba adipata McAlpine : femelle vue de dessous ayant sorti l'ovipositeur.
(l'ovipositeur est constitué des neuvième et dixième segments de l'abdomen, qui sont rétractiles).

 

Au repos, seule la pointe de l'ovipositeur dépasse légèrement de l'orifice terminal de l'abdomen.
 

Silba adipata McAlpine : femelle vue de dessous, ovipositeur rentré

Silba adipata McAlpine : femelle vue de dessous, ovipositeur rentré.
(noter que la pointe de l'ovipositeur dépasse légèrement du denier segment visible de l'abdomen).

 

DÉPÔT DE L'ŒUF SOUS UNE ÉCAILLE OSTIOLAIRE

La femelle Silba adipata McAlpine ne libère pas l'œuf dans la cavité centrale de la figue en traversant l'ostiole avec son ovipositeur, comme pourrait le laisser penser la formulation "ponte dans la figue".

En fait, elle introduit l'ovipositeur sous une écaille ostiolaire et y dépose l'œuf horizontalement. C'est la larve née sous l'écaille qui se rendra dans la cavité centrale de la figue en empruntant le conduit ostiolaire.
 

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) sous une écaille ostiolaire (figue immature, variété 'Bellone')

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) sous une écaille ostiolaire (figue immature, variété 'Bellone').
(noter l'ovipositeur glissé sous une écaille ostiolaire).

 

Silba adipata McAlpine : oeufs déposés sous une écaille ostiolaire horizontale d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : œufs déposés sous une écaille ostiolaire horizontale d'une figue immature.
(noter que les œufs ne sont pas déposés dans le conduit ostiolaire constitué des écailles verticales).
Crédit : Alain COSTA.
 

Il faut souligner que le dépôt de l'œuf s'effectue au niveau des écailles ostiolaires de couleur rougeâtre disposées de façon horizontale presque à la surface de la figue, ce qui le rend possible même si l'ostiole paraît complètement fermé. 

F. SILVESTRI indique que dans le cas de figues ayant un ostiole très ouvert, l'œuf peut être déposé de façon plus ou moins perpendiculaire dans le conduit ostiolaire (écailles internes blanchâtres verticales). Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146. 

Mes observations rejoignent celles de F. SILVESTRI. Pour environ 2 % des pontes, j'observe que les œufs sont déposés dans le canal ostiolaire.

Voir détails de l'implantation des œufs sous les écailles ostiolaires, ou dans le canal ostiolaire, au chapitre relatif à l'infestation des figues immatures.

 

PONTES ATYPIQUES

Je rapporte dans un chapitre spécifique des observations de pontes atypiques, dont l'occurrence est très faible.

Il s'agit de la ponte dans un trou de sortie de larve et de la ponte sous une écaille épidermique.

 

SUBDIVISION DE LA PONTE EN SÉQUENCES RÉPÉTITIVES

 

MES OBSERVATIONS

J'ai observé à l'œil nu sur les figuiers et, de façon plus précise, sur mes vidéos que la ponte de la totalité des œufs ne s'effectue pas en une seule fois.

Après quelques mouvements de poussée de l'ovipositeur dans l'ostiole, la femelle pivote de 180 ° sans quitter l'ostiole ou marche quelques secondes sur la surface de la figue avant de prendre une nouvelle position sur l'ostiole. Et elle effectue à nouveau des mouvements de poussée de l'ovipositeur dans l'ostiole.

Il s'agit en fait d'une séquence de ponte que la femelle réalise plusieurs fois consécutivement.

La vidéo ci-après illustre la subdivision de la ponte en séquences répétitives et permet d'appréhender d'autres détails du déroulement de celle-ci.

 

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature.

 

Analyse de la vidéo.

La ponte est subdivisée en 3 séquences.

Séquence 1

La mouche traverse l'ostiole, se positionne sur le bord de celui-ci (tête vers le bas de l'écran) et effectue des mouvements de poussée de l'ovipositeur dans l'ostiole.

Au cours de cette séquence, la mouche pivote progressivement le corps vers sa gauche sans que l'ovipositeur ne quitte l'ostiole.

En fin de séquence, la mouche a pivoté de 90 ° (tête vers la droite de l'écran) et elle retire l'ovipositeur de l'ostiole.

Hors de l'ostiole, elle fait une courte pause en se déplaçant vers sa gauche de 90 ° (tête vers le haut de l'écran) et en se lissant les pattes de l'arrière contre l'ovipositeur maintenu sorti.

Séquence 2

Dès la fin du lissage des pattes, la mouche pivote le corps vers sa gauche de 90 °, traverse l'ostiole, se positionne sur le bord de celui-ci (tête vers la gauche de l'écran) et effectue des mouvements de poussée de l'ovipositeur dans l'ostiole.

Au cours de cette séquence, la mouche pivote progressivement le corps vers sa droite sans que l'ovipositeur ne quitte l'ostiole.

En fin de séquence, la mouche a pivoté de 45 ° et elle retire l'ovipositeur de l'ostiole.

Séquence 3

Dans le mouvement, hors de l'ostiole, la mouche pivote rapidement vers sa droite de 45 ° (tête vers le haut de l'écran), puis de 90 ° pour se retrouver face à l'ostiole.

Elle traverse l'ostiole, se positionne sur le bord de celui-ci (tête vers la droite de l'écran) et effectue des mouvements de poussée de l'ovipositeur dans l'ostiole.

Au cours de cette séquence, la mouche pivote progressivement le corps vers sa droite sans que l'ovipositeur ne quitte l'ostiole.

En fin de séquence, la mouche a pivoté de 90 ° (tête vers le bas de l'écran) et elle retire l'ovipositeur de l'ostiole.

Puis elle s'éloigne définitivement de l'ostiole.

 

OBSERVATIONS DE B. I. KATSOYANNOS

B. I. KATSOYANNOS, qui a étudié en 1981 et 1982 des populations importantes de mouches noires du Figuier dans l'île de Chios (Grèce), a observé lui aussi la subdivision en séquences répétitives de la ponte de Silba adipata McAlpine.

Référence : KATSOYANNOS B. I., 1983, Field observations on the biology and behavior of the black fig fly Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae) and trapping experiments, Zeitschrift für Angewandte Entomologie Vol. 95, Issue 1-5, pp. 471-476.

Il rapporte qu'après un vol d'approche en zigzags, la femelle se pose sur la figue et, très rapidement, parfois en quelques secondes, localise l'ostiole et insère son ovipositeur dans les écailles ostiolaires.

Après quelques mouvements de poussée "suivis vraisemblablement de l'oviposition", la femelle change de position en marchant autour de l'ostiole et prend une nouvelle position pour un nouveau dépôt d'œufs dans le même fruit.

B. I. KATSOYANNOS précise que la direction de la nouvelle position fait habituellement un angle de 90 à 180 ° avec celle de l'ancienne position.

La femelle effectue habituellement plusieurs fois ce changement de position suivi d'un dépôt d'œufs. B. I. KATSOYANNOS indique que le maximum qu'il a compté a été de 16 fois.

 

VIDÉO DE RODNEY ROCKAT

Bernard PEYRE, ancien producteur de figues et passionné de figuier, a porté à ma connaissance une vidéo montrant la ponte de Silba adipata McAlpine, publiée le 15 janvier 2015 sur Youtube par Rodney ROCKAT.

Ce dernier ne connaît pas la mouche noire du Figuier (Black Fig Fly en anglais) et a cru avoir affaire au blastophage. Il a donc donné pour titre (erroné) à sa vidéo "Awesome fig wasp in action".

Ainsi, cette vidéo d'un grand intérêt échappe aux recherches de vidéos lancées avec les noms latins (ancien etactuel) de l'espèce, ou avec les appellations communes de celle-ci en anglais ou en d'autres langues.

Compte tenu du caractère pédagogique des informations fournies par cette vidéo, il m'a paru utile de sauvegarder celle-ci dans le présent chapitre afin de prévenir sa perte dans le cas d'un éventuel retrait de Youtube.

 

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature.

 

La vidéo montre le cas où la mouche effectue une marche plus ou moins longue sur la figue entre certaines séquences de ponte.

L'examen attentif de la vidéo (arrêt sur image toutes les deux secondes...) permet de préciser le mode opératoire de la femelle.

 

Observation 1.

Je compte quatre séquences de ponte.

Etant précisé que l'on ne peut pas affirmer, en toute rigueur, qu'il n'y a pas eu auparavant d'autres séquences de ponte car la vidéo ne débute pas par la pose de la mouche sur la figue.

 

Observation 2.

Au début de chaque séquence de ponte, la femelle aborde l'ostiole par l'avant et se penche à l'intérieur de celui-ci.

Comme pour vérifier quelque chose ?

Elle repère peut-être l'endroit (au sein des écailles ostiolaires) où il est possible de pondre, ou la direction à donner à la ponte.

Puis, elle se déplace vers l'avant pour traverser l'ostiole et se retrouver avec l'extrémité de l'abdomen au bord de celui-ci (il lui suffit de recourber l'abdomen vers l'avant pour extérioriser son ovipositeur et l'introduire dans l'ostiole).

 

Observation 3.

Au cours d'une séquence de ponte, pendant les mouvements de poussée de l'abdomen pour l'oviposition, la femelle, tout en gardant l'ovipositeur dans l'ostiole, déplace plus ou moins amplement l'axe tête-abdomen vers la droite (première et deuxième séquence), vers la gauche (troisième séquence), ou des deux manières successivement (quatrième séquence).

Au cours de la première et de la troisième séquence de ponte, elle déplace même l'axe tête-abdomen de 90 °, sans que l'ovipositeur ne quitte l'ostiole.

 

Observation 4.

Il s'agit de précisions concernant les déplacements de la femelle entre deux séquences de ponte.

Je remarque qu'entre la première et la seconde séquence, la mouche ne marche pas. Elle se retourne simplement à 180 ° pour se trouver la tête sur l'ostiole et s'y pencher, début de la deuxième séquence de ponte.

Avant chacune des deux séquences de ponte suivantes, je note que la femelle s'éloigne de l'ostiole  de 1,2 à 1,5 cm (distances calculées par le rapport avec la taille de la mouche), puis y revient en faisant demi-tour. Il s'agit d'un va-et-vient quasi rectiligne et non d'un déplacement circulaire autour de l'ostiole. 

En fait, après une séquence, la femelle donne l'impression d'en avoir terminé avec la ponte globale, de quitter l'ostiole, puis de se raviser et de le rejoindre à nouveau de façon déterminée (marche assez rapide) pour la séquence de ponte suivante.

 

Observation 5.

J'ai analysé finement (arrêt sur images toutes les secondes) l'angle fait par l'axe tête-abdomen pendant chaque séquence de ponte par rapport à la position du même axe en fin de la séquence de ponte précédente. Je me suis aidé, comme repère, de l'axe de la traînée blanche qui relie l'ostiole à la tache blanche en forme de larme allongée présente sur le devant de la figue.

Pour la première séquence de ponte, que la vidéo prend en cours, l'axe tête-abdomen est, au début, exactement dans l'alignement de la traînée blanche. Au cours de l'oviposition, la femelle pivote lentement de 90 ° sur sa droite et c'est l'angle que fait l'axe tête-abdomen avec l'axe de la traînée blanche en fin de séquence.

Pour la deuxième séquence de ponte, la mouche se retourne simplement par sa gauche de 180 ° pour aborder l'ostiole par l'avant. La position de ponte fait donc un angle de 180 ° par rapport à celle de la fin de la première séquence de ponte.

Pour la troisième séquence de ponte, la mouche, après s'être éloignée à la marche de l'ostiole, revient se placer à un angle d'approximativement 130 ° par rapport à la position de la deuxième séquence de ponte (mesure au rapporteur collé à l'écran...).

Pour la quatrième et dernière séquence de ponte, la mouche, après s'être éloignée à la marche de l'ostiole vers le bas de la figue, revient se placer à environ 40 ° par rapport à la position de début de la troisième séquence de ponte, soit 130 ° par rapport à la position de fin de la troisième séquence de ponte (mesures au rapporteur collé à l'écran...).

 

DURÉE DE LA PONTE

 

F. SILVESTRI précise que la durée de la ponte est d'environ 1 minute. Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146. 

Selon mes observations, la durée de la ponte est très variable et le plus souvent nettement supérieure à 1 minute. A titre d'exemple, voici les résultats des mesures de durée de 28 pontes, que j'ai réalisées les 5 et 6 juin 2020.

29 % des pontes ont eu une durée comprise entre 50 et 70 secondes. Détails : 8 pontes ; durées en secondes : 50, 51, 57, 58, 59, 60, 63, 69.

46 % des pontes ont duré nettement plus que la minute (entre 75 et 134 secondes), avec une ponte exceptionnellement longue de 278 secondes (quatre minutes et demi). Détails : 13 pontes ; durée en secondes : 75 (2 fois), 77, 86, 88, 91, 94, 95, 101, 109, 116, 134, 278.

25 % des pontes ont duré nettement moins que la minute (14 à 48 secondes). Détails : 7 pontes ; durées en secondes : 14, 20, 25, 30, 31, 40, 48.

Pour réaliser la mesure de durée de la ponte, j'ai considéré comme début de ponte le premier enfoncement de l'ovipositeur dans l'ostiole et comme fin de ponte le retrait de l'ovipositeur en fin de la dernière séquence de ponte. Sont donc exclus de la mesure les circulations de la femelle sur la figue avant et après la ponte, ainsi que les temps de lissage des pattes après la ponte.
 

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature.
Crédit : Alain COSTA

 

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature

Silba adipata McAlpine : ponte (oviposition) dans l'ostiole d'une figue immature.
Crédit : Alain COSTA.

 

TEMPS DE PRÉSENCE SUR UNE FIGUE D'UNE FEMELLE PONDEUSE

 

Selon mes observations, les temps de séjour sur une figue de Silba adipata McAlpine en amont et en aval de la ponte sont généralement courts, de l'ordre de 10 à 20 secondes.

Mais ils peuvent parfois être très longs.

A titre d'exemple, le 3 juin 2020, pour un temps de séjour sur la figue de 163 secondes je n'ai comptabilisé que 58 secondes de ponte (soit 105 secondes de présence hors ponte).

Ainsi, pendant les deux tiers de son temps de présence sur la figue, avant et après la ponte, la femelle pondeuse a circulé sur la figue ou s'est arrêtée longuement à la surface de celle-ci, dans les deux cas souvent hors de la région de l'ostiole. J'ai pu noter des activités de lissage de différentes parties du corps au cours du temps de présence hors ponte, mais pas de façon continue.

La durée record de présence d'une femelle pondeuse de Silba adipata McAlpine sur une figue m'a été rapportée par Bernard PEYRE, ancien producteur de figues et consultant-formateur pour la culture commerciale de la figue. En septembre 2020, celui-ci a observé dans son jardin une femelle pondeuse qui est restée stationnée 17 minutes sur l'ostiole.

 

 

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