Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

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Pupation

 

 

 

Selon le plan suivant : obtention de pupes en terre, pupation hors de terre, pupation en coupelle, boîtes d'émergence, anomalies de pupation, transfert des mouches.

 

OBTENTION DE PUPES EN TERRE

 

Compte tenu de la très petite taille de la larve, donc de la pupe, plutôt que d'essayer de trouver des pupes au pied des figuiers, j'ai ramassé sur l'arbre 7 figues ayant commencé à virer au rouge violacé mais ne présentant pas de trous de sortie de larve.

Après le ramassage de ces figues, j'ai vérifié à nouveau minutieusement (à la loupe) l'absence de trous de sortie de larve.

Puis, j'ai placé les 7 figues dans un bocal en verre de 20 cm de haut et d'un diamètre d'environ 10 cm, contenant une couche de 5 cm de terre que j'avais préalablement tamisée. Nous étions le mardi 30 juin.
 

Mouche de la figue : dispositif de recueil des pupes

Mouche de la figue : dispositif de recueil des pupes
(figues immatures ayant rougi)
 

Deux jours après, le jeudi 2 juillet, j'ai observé (sans toucher les figues) 3 trous de sortie de larve sur une figue, des points blancs en surface d'une autre figue (qui n'étaient pas des larves en train de sortir) et des écoulements de liquide translucide sur une autre figue.

Le jour suivant, le vendredi 3 juillet, ayant observé des trous de sortie de larve sur une quatrième figue, je décidai de rechercher des pupes.

A cet effet, j'ai retiré les figues et j'ai constaté après examen qu'elles présentaient toutes des trous de sortie de larve.

Puis, j'ai versé un peu de terre sur un grand plat et je l'ai étalée doucement par des mouvements de va-et-vient horizontaux.

Des pupes sont alors apparues : très petites, légères et d'un brun rougeâtre clair, couleur se détachant bien sur ma terre tamisée. Je les ai ramassées avec une petite cuillère et placées sur un plat pour observation et photographies.

J'ai vidé la terre dépourvue de ses pupes dans un bol, afin de la réutiliser.

En répétant plusieurs fois l'opération jusqu'à épuisement de la terre se trouvant dans le bocal, j'ai obtenu 16 pupes (soit plus de 2 pupes par figue placée dans le bocal).

 

PUPATION HORS DE TERRE

 

Au cours de mes comptages et observations de larves, j'ai rencontré un autre phénomène auquel je ne m'attendais pas : la pupation hors de terre.

L'année après celle où j'avais élevé des mouches en grand nombre, j'avais pris l'habitude de trancher sur le rebord de l'évier de ma cuisine les figues attaquées ramassées sur l'arbre, dont j'extrayais les larves pour les compter et les observer avec une loupe et une pince à dissection.

Une fois les observations terminées, j'écrasais les larves avec du papier essuie-tout et je les jetais en même temps que les morceaux de figues tranchées dans le sac poubelle situé dans la partie coulissante du meuble du dessous de l'évier.

Au cours de la période d'observation qui a duré deux mois, j'ai eu la surprise de noter à deux reprises la présence d'une mouche noire du Figuier sur la paroi intérieure de la vitre de la cuisine, alors que je n'avais procédé à aucun lâcher de mouches.

J'ai suspecté qu'une pupation avait pu avoir lieu dans la cuisine, avec des larves qui auraient échappé à ma vigilance.

J'ai eu la confirmation l'année suivante que les mouches provenaient bien d'une pupation hors de terre, alors que je me livrais à nouveau à des comptages de larves sur le rebord de l'évier de ma cuisine depuis quelques semaines : un 8 mai, j'ai trouvé une pupe sur le plan de travail de la cuisine...

J'ai placé la pupe dans une coupelle plate vide que j'ai fermée par un film plastique alimentaire transparent étirable. Et j'ai placé la coupelle sur mon bureau, à la lumière naturelle mais pas sous le soleil direct, à une température ambiante d'environ 20 °C. Je voulais déterminer si la nymphose pouvait se dérouler correctement.

Le 25 mai, soit 17 jours après, une mouche noire du Figuier est sortie de la pupe et s'est mise à parcourir l'intérieur de la coupelle vide et le dessous du film plastique étirable qui la fermait.

Cette observation établit que la nymphose peut se dérouler normalement hors de terre, à la lumière naturelle et dans des conditions de température d'environ 20 °C.

Toutefois, le délai observé de 17 jours (qui doit être augmenté de l'âge, inconnu, de la pupe au moment où je l'ai trouvée...) est plus long que celui mentionné pour la nymphose au même mois (mai) par F. SILVESTRI (10 jours).

Référence : SILVESTRI F., 1917,  Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146.

Je me suis demandé si cette différence de durée était due au fait qu'il ne s'agissait pas d'une nymphose dans la terre, endroit habituel où elle se déroule pour la mouche noire du Figuier.

En tout état de cause, l'année suivante, pour un mois différent (juillet), au cours de mes expériences de pupation hors de terre (en coupelle vide), j'ai observé des nymphoses d'une durée régulière de 10 jours (voir ci-après).

 

PUPATION EN COUPELLE

 

L'année suivant mon observation d'une pupation hors de terre, j'ai voulu expérimenter l'obtention de pupes hors de terre, méthode semblant plus facile que l'obtention de pupes en terre dans un bocal.

Début juillet, j'ai ramassé des figues attaquées sur des figuiers des variétés 'Dauphine', 'Bellone' et 'Grise de la Saint-Jean' et j'ai réalisé diverses tentatives.

A l'issue de celles-ci,  j'ai retenu la méthode suivante.

Je ramasse les figues attaquées sur l'arbre et je vérifie minutieusement avec une loupe qu'elles ne présentent pas de trous de sortie de larve.

Je les place dans une boîte plastique que je ferme soigneusement. Dans les 24 à 48 heures, les larves les plus développées contenues dans ces figues quittent celles-ci. J'ai été étonné par leur faculté à remonter les parois de divers récipients non fermés, même hautes, et à s'échapper de ceux-ci.

Je récupère les larves au bout de 24 h, puis de 48 h, et je sélectionne les plus développées, qui sont les plus vives. Si des larves peu développées ont quitté les figues, elles ne se transformeront pas correctement en pupes.

Je place les larves sélectionnées dans une coupelle plate recouverte d'un film plastique alimentaire transparent.

Je conserve la coupelle à la température ambiante de la maison et à la lumière naturelle, mais à l'ombre (pour éviter que les pupes ne se dessèchent, bien que je n'aie pas encore expérimenté l'éventualité d'une réussite de la nymphose avec des pupes conservées  en plein soleil).

En une journée, parfois deux, les larves se transforment en pupes blanchâtres qui s'obscurcissement rapidement.
 

Mouche noire du Figuier : pupation en coupelle plate (4 pupes)

Mouche noire du Figuier : pupation en coupelle plate (4 pupes)
 

Au bout de dix jours, parfois onze, les mouches émergent des pupes (durée observée en juillet) et elles se tiennent le plus souvent sur le revers du film plastique alimentaire.
 

 Mouche noire du Figuier : pupation en coupelle plate

Mouche noire du Figuier : pupation en coupelle plate
(une mouche a émergé de sa pupe, située en bas à gauche, et se tient sur le revers du film plastique)
 

Certaines mouches n'émergent que quelques jours après. Pour le moment, ayant expérimenté divers procédés en parallèle, je n'ai pas encore pris le soin de déterminer la durée maximale de pupation en coupelle.

 

BOÎTES D'EMERGENCE

 

Par la suite, j'ai utilisé au cours de mes expérimentation successives la pupation en contenant sans terre pour vérifier la nature des infestations des figues à différents stades d'évolution (instaurant ainsi l'emploi de boîtes d'émergence...).

Je place la figue dans une boîte en plastique pour congélation de taille moyenne (13 x 16 cm), fermée par un film alimentaire transparent maintenu par un élastique.

Les larves quittent la figue et se transforment en pupes desquelles émergent des imagos que je puis identifier.
 

Mouche de la figue : boîte d'émergence avec quatre pupes et deux imagos

Mouche de la figue : quatre pupes libérées d'une figue dans une boîte d'émergence ; deux imagos déjà sortis
(la figue immature a séché dans la boîte ; l'élastique rouge apparaît en transparence)

 

Mouche de la figue : imagos libérés dans une boîte d'émergence

Mouche de la figue : imagos libérés dans une boîte d'émergence
(l'individu du haut est sur la paroi de la boîte, l'autre est sur le revers du film alimentaire)
 

Avec l'habitude, je sais déterminer s'il s'agit de larves ou de pupes de Silba adipata McAlpine ou de celles de la mouche méditerranéenne des fruits (Cératite, Ceratitis capitata Wiedemann), voire de la Drosophile asiatique (Drosophila suzukii Matsumura).

Mais je préfère laisser les mouches se développer jusqu'au stade d'imago. Dans le cas de figues au stade de véraison ou mûres, cela est indispensable car des pupes peuvent se former à l'intérieur de la figue en décomposition et échapper à l'examen visuel.
 

Grosse figue 'Dauphine' mûre décomposée dans une boîte d'émergence

Grosse figue 'Dauphine' mûre décomposée dans une boîte d'émergence
(film alimentaire ôté ; des pupes enfouies dans la masse échappent à l'examen visuel)

 

ANOMALIES DE PUPATION

 

Il arrive que l'adulte n'émerge pas de certaines pupes. L'observation photographique de celles-ci montre que la transformation en pupe ne s'est pas correctement réalisée.
 

Mouche noire du Figuier : pupation qui ne s'est pas correctement réalisée

Mouche noire du Figuier : pupation qui ne s'est pas correctement réalisée
(la nymphose n'est pas allée à son terme)

 

Silba adipata McAlpine : pupes qui ne se sont pas correctement développées

Silba adipata McAlpine : pupes qui ne se sont pas correctement développées
(la nymphose n'est pas allée à son terme)
 

J'ai pu noter que si je mets en pupation des larves qui ne sont pas au terme de leur développement et qui ne présentent pas une bonne vivacité dans leurs mouvements, la pupation en contenant se déroule mal.

Il se peut que d'autres causes soient à l'origine de certaines pupes mal formées, mais je n'en connais pas la nature.

 

TRANSFERT DES MOUCHES

 

Pour ceux qui voudraient tenter l'expérience d'observation de mouches noires du Figuier ex situ, j'indique comment les récupérer pour les placer dans le lieu d'observation ou de photographie souhaité (verre ou bocal à paroi très fine, par exemple). Les photographies à travers le film plastique alimentaire transparent ont un rendu insuffisant.

J'utilise une paille à sirop de gros diamètre. Je fais entrer la mouche dans la paille en présentant un orifice face à elle, tout en bouchant avec le plat d'un doigt l'orifice opposé (il faut parfois insister assez longtemps).

J'attends qu'elle remonte à la marche la paille sur environ 5 cm (on la voit par transparence) et je la transfère à l'endroit souhaité où je la dépose en soufflant dans la paille par l'orifice opposé à celui par lequel elle est entrée.

Attention qu'elle ne remonte pas trop dans la paille car elle peut se retrouver rapidement dans la bouche... Cela m'est arrivé une fois et la mouche s'est immédiatementnoyée dans la salive.

Pendant le trajet éventuel avec la mouche emprisonnée dans la paille, boucher les orifices de la paille avec les doigts.

Si d'autres mouches sont présentes dans les contenants, le point délicat du transfert est l'insertion et le retrait de la paille, tant au départ qu'à l'arrivée.

S'il existe la moindre ouverture, une ou plusieurs mouches s'échappent compte tenu de la vivacité de leur vol, difficile à imaginer tant qu'on ne l'a pas expérimentée.  Un espace ou un trou éventuel, même minuscule, apparaît très grand à la mouche de la figue, qui fait moins de 2 mm de largeur, et aucune faille ne lui échappe...

Il faut bien enserrer la paille dans le film alimentaire avec les doigts au départ et veiller à ce qu'il n'existe aucun espace autour du point d'insertion de la paille à l'arrivée.

En tout état de cause, il faut faire tomber au bas des contenants (en frappant de façon sèche) les mouches non transférées éventuelles si elles se trouvent en haut de ceux-ci.

 

 

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