Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

(sauf indications)
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Repoussement mutuel

 

 

 

J'ai observé chez Silba adipata McAlpine un comportement grégaire, que j'expose dans un chapitre spécifique.

Les mouches noires se regroupent à un même endroit et, au sein de cet endroit, elles recherchent la proximité la plus étroite les unes par rapport aux autres (indépendamment de l'espace à leur disposition, qui ne les y contraint pas dans la quasi-totalité des cas).

Mais une fois les mouches noires côte à côte, elles se livrent à des repoussements mutuels plus ou moins violents.

Ces antagonismes sont difficiles à déceler à l'oeil nu mais le visionnage des vidéos m'a permis d'observer plus finement les comportements de confrontation.

Je fournis mes observations ci-après, selon le plan suivant : repoussement mutuel, repoussement par les pattes, repoussement de la tête ou du corps, recours à la trompe buccale, repoussement par battement des ailes.

 

REPOUSSEMENT MUTUEL

 

MODALITES

Le repoussement mutuel implique des individus de même sexe ou de sexe différent (une femelle peut affronter une femelle ou un mâle).

Il se réalise le plus souvent avec les pattes agitées de façon plus ou moins rapide.

Il comporte parfois des charges tête en avant, latérales ou frontales (sans heurts des têtes, dans ce dernier cas) ou des poussées avec le corps par le côté ou par l'arrière.

J'ai observé une variante moins fréquente dans laquelle le repoussement s'effectue par battement des ailes d'une mouche posée à l'encontre d'une mouche en vol, en manœuvre d'approche.

Et j'ai constaté une seule fois le recours à la trompe buccale dans le repoussement mutuel.

Les repoussements peuvent durer plusieurs dizaines de secondes, mais ils cessent le plus souvent assez rapidement lorsque l'une des mouches antagonistes cède la place en s'éloignant.

Il n'est pas rare, toutefois, qu'une mouche noire écartée revienne à la charge après avoir contourné celle avec laquelle elle était en conflit, ou après s'être brièvement éloignée.

Ces confrontations mettent en cause assez souvent plus de deux individus.
 

Mouche de la figue (en haut) touchant simultanément deux autres mouches de la figue lors d'un repoussement

Mouche de la figue (en haut) touchant simultanément deux autres mouches de la figue lors d'un repoussement
 

Les repoussements mutuels paraissent sans danger pour les mouches concernées.

Ils sont d'ailleurs d'intensité variable, les uns par rapport aux autres ou au cours du déroulement de chacun d'entre eux.

Et les mouches noires continuent à se nourrir tout en agitant leurs pattes pour se repousser mutuellement.

 

EXEMPLE DE REPOUSSEMENT MUTUEL

La vidéo ci-après montre un repoussement mutuel entre deux individus de Silba adipata McAlpine sur la zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée.

 

Silba adipata McAlpine : repoussement mutuel de deux individus sur la zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée

 

Dans la vidéo ci-dessus, la mouche à gauche (un mâle, selon l'extrémité de l'abdomen) essaie de repousser celle à droite (une femelle selon l'extrémité de l'abdomen), avec sa deuxième patte droite, puis sa patte avant droite. La femelle en fait de même avec ses deuxième et première pattes gauches.

La femelle se décale légèrement sur la droite et l'affrontement latéral se poursuit.

Le mâle effectue ensuite un contournement de la femelle sur l'avant. Au cours de celui-ci, la femelle déplace vers la gauche la partie avant de son corps et le repousse de ses deux premières pattes droites.

Le mâle, d'abord résistant par sa deuxième patte droite, rompt l'affrontement et amorce une descente le long du rameau.

 

REPOUSSEMENT PAR LES PATTES

 

UTILISATION DES PATTES

J'ai remarqué que Silba adipata McAlpine utilise le plus souvent la patte du milieu (droite ou gauche) pour réaliser les repoussements.

Cette patte est d'ailleurs souvent levée ou étendue par une mouche noire avant toute confrontation pour indiquer à une autre mouche noire de ne pas s'approcher.
 

Mouche de la figue repoussant de sa deuxième patte droite une autre mouche de la figue

Mouche de la figue repoussant de sa deuxième patte droite une autre mouche de la figue
 

Silba adipata McAlpine utilise aussi pour les repoussements la patte avant (droite ou gauche).
 

Mouche de la figue utilisant sa patte avant droite dans le repoussement

Mouche de la figue utilisant sa patte avant droite dans le repoussement
 

Les deux premières pattes étant souvent utilisées simultanément.
 

Mouche de la figue faisant jouer ses deux premières pattes du côté gauche dans le repoussement

Mouche de la figue faisant jouer ses deux premières pattes du côté gauche dans le repoussement

 

Mouche de la figue repoussant de ses deux premières pattes du côté droit une autre mouche de la figue

Mouche de la figue repoussant de ses deux premières pattes du côté droit une autre mouche de la figue
 

La patte arrière est rarement utilisée, mais elle est mise à contribution lors de certaines confrontations.
 

Mouche de la figue utilisant sa patte arrière droite dans le repoussement mutuel

Mouche de la figue utilisant sa patte arrière droite dans le repoussement mutuel

 

Mouches de la figue entremêlant leurs pattes sur la zone d'attache d'une feuille de figuier verte arrachée

Mouche de la figue utilisant sa patte arrière droite (et sa deuxième patte droite) dans le repoussement mutuel

 

PARTIES REPOUSSEES

Lors des repoussements, les pattes des mouches protagonistes s'entremêlent et s'entrechoquent.

Et, le plus souvent, toutes les parties du corps sont touchées avec les pattes (tête, thorax, abdomen, ailes).
 

Mouche de la figue touchant la tête d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte droite

Mouche de la figue touchant la tête d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte droite

 

Mouche de la figue touchant la tête d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte droite

Mouche de la figue touchant la tête d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte droite

 

Mouche de la figue touchant le thorax d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte gauche

Mouche de la figue touchant le thorax d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte gauche

 

Mouche de la figue touchant l'abdomen d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte gauche

Mouche de la figue touchant l'abdomen d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte gauche

 

Mouche de la figue touchant l'aile d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte gauche

Mouche de la figue touchant l'aile d'une autre mouche de la figue avec sa deuxième patte gauche

 

EXEMPLE D'UTILISATION DES PATTES

La vidéo ci-après montre un repoussement mutuel entre deux individus de Silba adipata McAlpine qui se nourrissent à l'extrémité d'un pétiole sectionné de feuille de figuier (où suinte du latex).

 

Silba adipata McAlpine : repoussement mutuel de deux individus sur le pétiole sectionné d'une feuille de figuier

 

Cette vidéo illustre l'utilisation des deux premières pattes et la diversité des touches à la tête et au thorax.

Il faut noter que les deux protagonistes continuent à se nourrir pendant la confrontation.

 

REPOUSSEMENT DE LA TÊTE OU DU CORPS

 

Lors d'un repoussement mutuel, il arrive qu'un individu effectue une charge plus ou moins vive tête en avant, latérale ou frontale (sans heurts des têtes, dans ce dernier cas), ou réalise une poussée avec le corps par le côté ou par l'arrière.
 

EXEMPLE 1

A la suite de mouvements déterminés les unes contre les autres, de face ou de côté, les mouches de la figue s'accolent pratiquement au niveau de la tête (sans que les têtes ne se heurtent).
 

Deux mouches de la figue se touchant presque de la tête lors d'un repoussement mutuel

Deux mouches de la figue se touchant presque de la tête lors d'un repoussement mutuel

 

EXEMPLE 2

Quatre individus de Silba adipata McAlpine se nourrissent de latex à l'extrémité d'un pétiole sectionné de feuille de figuier (photographie ci-après).

L'individu en haut à gauche a foncé tête en avant sur le flanc droit d'un autre, en écartant les deux pattes de l'avant pour leur faire prendre appui sur l'aile et le thorax de celui-ci.
 

Silba adipata McAlpine : charge latérale tête en avant d'un individu sur un autre

Silba adipata McAlpine : charge latérale tête en avant d'un individu sur un autre
(noter les pattes de l'avant écartées prenant appui sur l'aile et le thorax)

 

EXEMPLE 3

La vidéo ci-après montre un repoussement mutuel de deux individus de Silba adipata McAlpine comportant une charge tête à l'avant.

Dans un premier temps, le repoussement mutuel se réalise avec les pattes, l'un des deux individus faisant reculer l'autre plus haut sur le rameau.

Dans un second temps, l'individu qui a initialement reculé effectue une charge latérale sur l'autre qui l'a rejoint, le repoussant et lui faisant rompre la confrontation.

 

Silba adipata McAlpine : repoussement d'un individu par charge latérale tête en avant

 

La décomposition de la vidéo image par image fait apparaître que la charge latérale est constituée en fait de trois brusques avancées successives, les deux premières permettant chacune un coup de tête sur le flanc de la mouche protagoniste.

L'instantané qui suit montre l'un des impacts de la tête sur le flanc de la mouche repoussée.
 

Silba adipata McAlpine : repoussement d'un individu par charge latérale tête en avant

Silba adipata McAlpine : repoussement d'un individu par charge latérale tête en avant

 

RECOURS A LA TROMPE BUCCALE

 

La courte séquence vidéo ci-après montre le recours à la trompe buccale par un individu de Silba adipata McAlpine pour en repousser un autre.

Ce procédé de repoussement paraît très efficace si l'on en juge par le recul net et immédiat de l'individu qui le subit.

Mais il paraît utilisé de façon exceptionnelle car je ne l'ai observé qu'une seule fois sur l'ensemble des vidéos que j'ai enregistrées.

 

Silba adipata McAlpine : recours à la trompe buccale dans un repoussement mutuel

 

L'instantané qui suit montre l'impact de la trompe buccale sur la tête de la mouche repoussée. On note que la mouche qui repousse a utilisé la patte avant droite simultanément à la trompe buccale.
 

Silba adipata McAlpine : recours à la trompe buccale dans un repoussement mutuel

Silba adipata McAlpine : recours à la trompe buccale dans un repoussement mutuel
(noter que la mouche qui repousse utilise sa patte avant droite simultanément à sa trompe buccale)

 

REPOUSSEMENT PAR BATTEMENT DES AILES

 

J'ai pu saisir sur deux de mes vidéos un comportement de rejet de Silba adipata McAlpine quasiment impossible à repérer à l'oeil nu.

Il s'agit du battement des ailes par une mouche posée pour interdire à une mouche en vol, en manœuvre d'approche, de se poser auprès d'elle (photographie ci-après).
 

Individu de Silba adipata McAlpine (sur pétiole taillé de feuille de figuier) en repoussant un autre (en vol) par battement des ailes

Individu de Silba adipata McAlpine (sur pétiole taillé de feuille de figuier) en repoussant un autre (en vol) par battement des ailes
(noter que la mouche qui repousse a commencé à lever sa deuxième patte droite)
 

La vidéo qui suit montre une scène de repoussement par battement d'ailes.

 

Individu de Silba adipata McAlpine (sur pétiole taillé de feuille de figuier) en repoussant un autre (en vol) par battement des ailes

 

A la lecture de la vidéo, j'observe que les battements des ailes de la mouche posée sur la tranche du pétiole taillé ont interdit à la mouche en vol de se poser à côté d'elle.

En décomposant image par image les phases de la vidéo montrant des battements d'ailes par la mouche qui repousse, je constate que la mouche en vol a tenté plusieurs fois de se poser à ses côtés en revenant à la charge de façon déterminée.

Mais elle a dû renoncer et s'est finalement posée un peu plus bas sur le pétiole (après avoir rebondi sur le côté du pétiole lors de l'une de ses charges).

Une fois posée, elle est remontée sur la tranche du pétiole et la mouche qui s'y trouvait déjà a tenté de la repousser avec sa deuxième patte droite. Une phase de repoussement mutuel avec les pattes (assez vive) a suivi, puis la mouche nouvelle venue s'est écartée de l'autre.

Cette dernière s'est alors jetée sur elle, la poussant violemment de ses pattes droites et lui faisant rompre la confrontation et quitter la tranche du pétiole.

Je note qu'en partant la mouche nouvelle venue a eu de la difficulté à dégager sa patte arrière gauche coincée sous la deuxième patte droite de l'autre mouche.

 

 

Au-delà des repoussements mutuels, que je viens de traiter, j'ai remarqué qu'il arrive qu'un individu de Silba adipata McAlpine cherche la confrontation en venant de loin à cet effet et fait montre d'un comportement agressif avec un autre individu de l'espèce.

Je rapporte mes observations dans le chapitre "Comportements agressifs".

 

 

 

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