Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

(sauf indications)
Tous droits réservés 

 

 

Observation de l'attractivité du latex

 

Arrachement de feuilles de figuier

 

 

 

J'avais observé que lorsque j'arrache des feuilles de figuier pour dégager le champ des photographies, les mouches de la figue se posent souvent sur les zones d'attache des pétioles arrachés, sur lesquelles suinte alors du latex de façon très importante (en période de forte végétation, donc si les feuilles sont vertes ; si les feuilles sont desséchées ou sont tombées d'elles-mêmes, le latex ne suinte pas).

Fort de cette observation, j'ai utilisé de façon systématique l'arrachement de feuilles de figuier pour attirer Silba adipata McAlpine et pouvoir l'étudier et la photographier.

Je rapporte ci-après mes expérimentations et observations de l'attractivité du latex suintant des zones d'attache de feuilles de figuier arrachées, ainsi que les observation de B. I. KATSOYANNOS sur le même sujet.

Selon le plan suivant :  arrachement de feuilles de figuier ; regroupement de six mouches noires sur la même tige grâce au latex ; observation de B. I. KATSOYANNOS ; comportement d'un trio de mouches avec le latex.

Puis je livre ma conclusion, assortie de quelques commentaires.

 

ARRACHEMENT DE FEUILLES DE FIGUIER

 

PROCEDE

Je sélectionne un rameau de l'année (couleur verte ou marron) situé à environ 1,50 m du sol, en périphérie de l'arbre.

Sur la portion terminale de ce rameau (ou sur la totalité de la longueur de celui-ci, s'il est court), j'arrache toutes les feuilles dont le pétiole est dirigé vers l'extérieur de l'arbre, soit de face, soit de côté (pour faciliter l'observation des mouches attirées par le latex).
 

Rameau de figuier avec des feuilles arrachées pour attirer par le latex Silba adipata McAlpine

 Rameau de figuier avec des feuilles arrachées pour attirer par le latex Silba adipata McAlpine
 

Les mouches noires du Figuier sont fortement attirées par ce dispositif. Elles se posent sur les zones d'attache des pétioles arrachés suintant de latex, dont elles sont très avides.

 

OBSERVATIONS PHOTOGRAPHIQUES

Mouche noire du Figuier attirée par le latex suintant d'une zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Mouche noire du Figuier attirée par le latex suintant d'une zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée

 

Silba adipata McAlpine : deux individus sur un point de suintement de latex (arrachement d'une feuille de figuier)

Silba adipata McAlpine : deux individus sur un point de suintement de latex (arrachement d'une feuille de figuier)

 

Trois mouches de la figue regroupées sur un point de suintement de latex (arrachement d'une feuille de figuier)

Trois mouches de la figue regroupées sur un point de suintement de latex (arrachement d'une feuille de figuier)

OBSERVATIONS VIDEOS

Silba adipata McAlpine : consommation de latex suintant sur les zones d'attache de feuilles de figuier arrachées

 

Silba adipata McAlpine : consommation de latex suintant sur les zones d'attache de feuilles de figuier arrachées

 

REMARQUES
 

Remarque 1

J'ai remarqué que les mouches de la figue reviennent même sur certaines zones d'arrachement de feuilles le lendemain, ce qui semble indiquer que du latex continue à perler même en très petite quantité, invisible à l'oeil nu, ou qu'elles apprécient aussi le latex qui a séché.

Et elles continuent parfois à le faire pendant deux à trois jours.
 

Mouche de la figue sur la zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Mouche de la figue sur la zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée

 

Mouche de la figue sur la zone d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Mouche de la figue sur la zone d'attache d'une feuille de figuier verte arrachée
 

Remarque 2

Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le procédé est utilisé dans une zone de fréquentation habituelle et que celle-ci est placée à l'ombre par suite de la course du soleil (par exemple, l'après-midi si la zone est à l'est). La mouche noire du Figuier se pose rarement dans une partie ensoleillée du figuier et, si elle le fait, c'est le plus souvent au revers des feuilles, pour se protéger du soleil.
 

Remarque 3

Ce procédé est plus attractif que les figues mûres, dont Silba adipata McAlpine est pourtant friande. En présence de figues mûres (même ouvertes) à proximité des points de suintement de latex, celle-ci préfère presque toujours le latex.
 

Remarque 4

En période où il n'y a pas encore de figues mûres, le procédé de l'arrachement de feuilles vertes est particulièrement indiqué.

En effet, la mouche noire du Figuier ne fréquente les figues vertes immatures que pour y pondre. Elle ne se nourrit pas à leur surface et il est très rare de l'observer sur une figue verte immature.

De même, tant que les figues ne sont pas mûres, Silba adipata McAlpine ne se pose pas sur le jeune bois de l'année (vert à cette époque). Elle se tient le plus souvent sur le revers des feuilles.

 

REGROUPEMENT DE SIX MOUCHES NOIRES DU FIGUIER SUR LA MÊME TIGE GRÂCE AU LATEX

 

La première quinzaine de juillet 2016 a été une période d'activité réduite de la mouche de la figue pendant laquelle je n'ai observé qu'une seule mouche sur ma touffe de la variété unifère 'Bellone' (dont les figues étaient toujours immatures) et aucune sur les deux figuiers voisins.

Puis, j'ai noté une reprise de l'activité et la présence de plusieurs mouches de la figue sur la touffe de 'Bellone', mais je n'arrivais pas à les compter.

J'ai alors décidé de tenter de regrouper la totalité des mouches noires présentes dans cette touffe.

Le 21 juillet 2016, vers 18 h, par temps calme, j'ai arraché une demi-douzaine de feuilles vertes sur la jeune tige périphérique partant du sol qui constituait la zone de fréquentation habituelle de la mouche noire du Figuier sur cette touffe. En cette fin d'après-midi, la tige était à l'ombre.

Un afflux de latex blanc sur les zones d'attache des feuilles arrachées s'est immédiatement produit, de façon importante pour les deux plus grosses d'entre elles. 

Seulement dix secondes après, une première mouche noire s'est posée à proximité du point de suintement de latex le plus important. Dans la minute qui a suivi, elle a été rejointe par deux autres mouches noires sur le même point de suintement.

En fait, la mouche noire du Figuier est très excitée par le suintement du latex dans les premières secondes d'écoulement, lorsqu'il est frais et très épais, et elle se précipite dessus. Dans les minutes qui suivent, elle est encore très attirée mais son comportement est plus calme.

Plusieurs mouches noires se sont mises à voler autour de la tige à des hauteurs différentes, se posant sur d'autres points d'attache suintant de latex de la même tige, puis s'envolant lorsque j'approchais l'appareil photographique un peu trop près. Mais elles continuaient à voler dans la même zone et elles se posaient à nouveau près de différents points de suintement de latex.

Une des mouches s'est même posée sur le bord de mon appareil photographique.

Les mouches noires ont changé plusieurs fois de points de suintement de latex et chacun de ceux-ci a reçu la visite simultanée de deux, trois ou quatre mouches.

J'ai noté que la mouche noire du Figuier a un comportement grégaire. Lorsqu'une mouche est posée sur un point de suintement de latex, les autres mouches ont généralement tendance à la rejoindre plutôt que de se poser sur les autres points de suintement, même si le point de suintement concerné n'est pas le plus important.

J'ai pu ainsi observer jusqu'à quatre mouches sur le même point de suintement de latex.
 

Quatre mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Quatre mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
(les deux mouches du dessus sont posées sur une cicatrice de figue)
 

Certaines mouches ont parcouru les rameaux de l'année, en les suçant et en s'attardant parfois sur une cicatrice de figue ou sur une cicatrice stipulaire.

Le plus souvent, j'ai observé cinq mouches noires du Figuier simultanément sur la tige.
 

Cinq mouches noires du Figuier sur rameaux de l'année de la même branche

Cinq mouches noires du Figuier sur les rameaux de l'année de la même branche
(trois à droite, une en haut et une en bas, à gauche)
 

Et, à deux reprises, j'ai pu en compter six posées sur des rameaux axillaires de la tige observée.

Mais, compte tenu des distances séparant certains rameaux, je n'ai pas pu photographier en une seule fois les six mouches posées, ne réussissant à en photographier que cinq sur les six (pour des photographies et vidéos de groupes de six individus de Silba adipata McAlpine prises les années suivantes, voir le chapitre "Nombre de mouches par figuier").

Le manège des six mouches a duré plus d'un quart d'heure. Puis, deux mouches ont rejoint des feuilles plus hautes de tiges voisines, les quatre autres continuant à fréquenter les points de suintement de latex que j'avais créés.
 

Quatre mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Quatre mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

 

Quatre mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Quatre mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
 

Lorsque j'ai quitté la touffe de figuier, vers 20 h, des mouches étaient toujours sur les rameaux de la tige concernée, consommant du latex.

Cette expérience confirme la forte attractivité du latex, qui m'a permis de regrouper en quelques minutes dans un rayon d'une vingtaine de centimètres les six mouches noires du Figuier fréquentant la touffe de figuier à ce moment là.

 

OBSERVATIONS DE B. I. KATSOYANNOS

 

B. I. KATSOYANNOS, qui a étudié en 1981 et 1982 des populations importantes de mouches noires du Figuier dans l'île de Chios (Grèce), a également observé la très forte attractivité du latex pour Silba adipata McAlpine.

Référence : KATSOYANNOS B. I., 1983, Field observations on the biology and behavior of the black fig fly Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae) and trapping experiments, Zeitschrift für Angewandte Entomologie Vol. 95, Issue 1-5, pp. 471-476.

Il rapporte qu'il a vérifié l'attractivité du latex en répétant plusieurs fois l'opération d'arrachement de feuilles ou de figues immatures.

Il indique que l'attractivité est telle qu'il a pu observer une agrégation de 7 mouches autour du point d'attache d'une feuille arrachée quelques minutes auparavant, qui suintait de latex frais.

B. I. KATSOYANNOS pense que l'explication de cette attractivité par l'existence d'un gradient d'humidité dû au latex frais plutôt que par l'odeur du latex "est improbable", du fait de la présence de points d'eau à proximité immédiate des lieux d'observations.

Il souligne que la réaction des mouches à l'écoulement de latex frais est si marquée et si fréquente que faire suinter du latex d'une zone d'attache de feuille ou de figue immature peut être considéré comme une méthode utile et rapide pour détecter si des mouches noires fréquentent un figuier.

 

OBSERVATION DU COMPORTEMENT DE TROIS MOUCHES AVEC LE LATEX

 

Pour  l'intensité de l'attractivité du latex pour la mouche noire du Figuier, je livre ci-après une observation détaillée du comportement de trois d'entre elles.

Le 19 juin 2016, vers 16 h, j'ai remarqué la présence d'une mouche de la figue à proximité d'une tige basse partant du sol en périphérie d'une touffe de la variété unifère  'Bellone'. Ce qui a retenu mon attention parce que la mouche volait à seulement 80 cm du sol.

La mouche s'est posée sur le revers de la feuille la plus haute de la tige, qui était presque à l'horizontale. Cette partie de la touffe était à l'ombre car orientée à l'est, le soleil en milieu d'après-midi étant sur la face opposée, à l'ouest.

Je suis revenu au même endroit, environ  à la même heure, le lendemain 20 juin et j'ai constaté à nouveau la présence de la mouche noire du Figuier, volant à proximité de la tige basse. Comme la veille, elle s'est posée sur le revers de la feuille sommitale, à seulement 80 cm du sol.
 

Mouche noire du Figuier sur le revers d'une feuille de figuier

Mouche noire du Figuier sur le revers d'une feuille de figuier
 

Je suis revenu le 21 juin, par temps non venteux et ciel partiellement voilé. Vers 16 h, j'ai pu observer pour la troisième fois le même manège, sur la même feuille.

J'eus alors l'idée d'arracher une feuille de la tige concernée un peu plus bas que la feuille au revers de laquelle se posait régulièrement la mouche noire du Figuier, pour déterminer si cela la détournerait de sa feuille favorite.

J'ai attendu que la mouche de la figue se soit posée à nouveau au revers de la feuille sommitale et j'ai arraché très précautionneusement une feuille située à 30 cm plus bas, en évitant tout geste brusque. Pour cela, j'ai tenu la tige avec la main gauche et, de la main droite, j'ai rompu le pétiole en appuyant sur sa base avec le pouce.

La zone d'attache du pédoncule de la feuille arrachée s'est couverte rapidement de latex et, seulement 10 secondes après l'arrachement de la feuille, la mouche a quitté le revers de la feuille sommitale et est venue se poser directement près du latex suintant à 30 cm au-dessous, commençant à le consommer.
 

 Mouche noire du Figuier se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Mouche noire du Figuier se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

 

Mouche noire du Figuier se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Mouche noire du Figuier se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
 

Au mois de juin, aucune feuille de la touffe de figuier 'Bellone' concernée n'était tombée et la zone d'attache de la feuille arrachée, située à 50 cm du sol seulement, constituait un point de latex suintant unique sur la touffe.

Environ une minute après l'arrachement de la feuille, une deuxième mouche de la figue est venue rejoindre la première à proximité du point d'attache du pétiole arraché suintant de latex.
 

Deux mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Deux mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
 

Suivie quelques instants après par une troisième mouche de la figue.
 

Trois mouches de la figue sur jeune rameau vert de figuier

Trois mouches de la figue sur jeune rameau vert de figuier
 

Ainsi, un seul arrachement de feuille, à seulement 50 cm du sol de surcroît, avait permis de regrouper en une minute seulement les 3 mouches noires du Figuier fréquentant la touffe de figuier 'Bellone' à ce moment là.
 

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

 

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
 

Peu après l'observation des trois mouches sur la zone d'attache du pétiole arraché, j'ai arraché une feuille sur une autre tige de périphérie de la touffe, à environ un mètre à gauche du premier arrachement et à 1,20 m du sol. Je voulais déterminer si ce nouveau point de suintement de latex détournerait les mouches du premier ou si les mouches allaient s'en tenir à celui-ci.

Une des trois mouches, selon moi celle habituée des lieux, est restée presque une demi-heure à consommer du latex sur le point d'attache de la première feuille arrachée. Les deux autres l'ont abandonné au bout de quelques minutes, mais elles y sont revenues une fois (une heure après).

Lorsque la mouche habituée des lieux a disparu à son tour de la zone d'attache de la première feuille arrachée, après sa demi-heure de consommation de latex, j'ai surveillé la zone d'attache de la deuxième feuille arrachée, située sur du bois de l'année déjà marron.

Quelques instant après, une mouche noire s'y est posée...
 

Mouche noire du Figuier se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Mouche noire du Figuier se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
 

Quelques minutes après, elle a été rejointe par une deuxième mouche.
 

Deux mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée  

Deux mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
(le latex a coulé en partie le long du rameau)

 

Deux mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
(le latex a coulé en partie le long du rameau)
 

Puis, quelques instants après, une troisième mouche noire du figuier a rejoint les deux autres, comme cela avait été le cas pour la zone d'attache de la première feuille arrachée.
 

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
(le latex a coulé en partie le long du rameau)

 

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée

Trois mouches de la figue se nourrissant de latex sur le point d'attache d'une feuille de figuier arrachée
(le latex a coulé en partie le long du rameau)
 

Et, comme dans ce premier cas, deux mouches sont restées seulement quelques minutes sur la zone d'attache de la deuxième feuille arrachée.

Mais, une des mouches, celle habituée du lieu selon moi, est restée encore deux heures dans la zone du figuier où j'avais arraché les deux feuilles.

Pendant ces deux heures, elle a alterné sa consommation entre le point d'arrachement du pétiole situé sur la première tige et le point d'arrachement du pétiole situé sur la deuxième tige.

L'observation spécifique que je viens de relater, avec deux zones d'attache de feuilles arrachées attirant chacune successivement trois mouches noires du Figuier, confirme que l'attractivité du latex pour Silba adipata McAlpine est particulièrement forte.

 

CONCLUSION ET COMMENTAIRES

 

Conclusion

Mes expérimentations, ainsi que les observations de B. I. KATSOYANNOS, mettent en évidence la forte attractivité du latex de figuier pour Silba adipata McAlpine.

Elles montrent en particulier que l'arrachement de feuilles vertes de figuier permet de regrouper assez rapidement les individus de Silba adipata McAlpine fréquentant le figuier à un moment donné.
 

Commentaire 1

Il me semble que les points de suintement du latex n'attirent pas Silba adipata McAlpine à longue distance. Ils ne me paraissent attractifs que pour les individus se trouvant sur le figuier (ou peut-être aussi dans sa proximité immédiate...).

Ainsi, le 30 juin 2016, j'ai arraché 12 feuilles vertes réparties sur le pourtour de la touffe de figuier 'Bellone', à une hauteur de 1,50 m. Et je n'ai repéré aucune mouche noire du Figuier pendant les trois heures et demi d'observation au pied de l'arbre qui ont suivi.
 

Commentaire 2

Il faut souligner que l'attractivité du latex est spécifique à Silba adipata McAlpine. Je n'ai jamais vu aucune autre mouche, ni aucun autre type d'insecte, consommer du latex de figuier suintant d'un point d'arrachement du pétiole d'une feuille.

J'ai toutefois observé qu'il arrive à la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata Wiedemann) de se nourrir du latex exsudant à la surface de la figue par ses trous de ponte.
 

Commentaire 3

En isolant le composant du latex de figuier responsable de l'attractivité, il serait possible de fabriquer des appâts pour pièges particulièrement attractifs pour Silba adipata McAlpine et surtout totalement sélectifs pour celle-ci.

Toutefois, la sélectivité des pièges (qui éviterait la prise inutilement encombrante de nombreuses autres espèces d'insectes) ne permettrait pas d'attraper la mouche méditerranéenne des fruits (cératite, Ceratitis capitata Wiedemann) en même temps que Silba adipata McAlpine. Or, la cératite sévit fortement sur les figues dès que celles-ci commencent à mollir, même si non encore vraiment mûres.

Les pièges sélectifs seraient alors à doubler par des pièges appâtés au phosphate di-ammonique pour lutter contre la cératite (je commence à observer celle-ci sur mes figuiers fin juin).

 

J'ai expérimenté de nombreux autres procédés confirmant l'attractivité du latex de figuier pour Silba adipata McAlpine, qui se répartissent en deux catégories et font l'objet de chapitres spécifiques : création de points de suintement et pose de latex sur figuier.

 

 

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