Silba adipata McAlpine

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Accueil > Moyens de lutte > Lutte par la pollinisation des figues contre les attaques de Silba adipata McAlpine.

 

Auteur : François DROUET
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Lutte par la pollinisation des figues

 

 

 

ABSENCE D'ATTAQUES DES FIGUES POLLINISÉES

Les figues pollinisées ne sont pas attaquées par Silba adipata McAlpine.

Voir détails dans le chapitre  consacré à ce sujet, qui contient les éléments d'information suivants.

Dans sa thèse de fin d'étude d'ingénieur agronome, Hassen AFLI, dont les observations portent uniquement sur des variétés de figues nécessitant  la caprification, considère cette dernière comme un mode de lutte contre les attaques de Silba adipata McAlpine.

Référence : AFLI H., 2016, Dynamique des populations pré-imaginales de la mouche noire du figuier Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae) dans les régions de Djebba et Chott Meriem, mémoire de fin d’études, Institut Supérieur Agronomique de Chott Meriem, Tunisie.

Et les résultats des expérimentations de Bhagwat NAWADE et al., obtenus avec des figues de la variété parthénocarpique 'Brown Turkey', suggèrent que pour les variétés de ce type également la pollinisation pourrait être utilisée comme moyen de lutte contre Silba adipata McAlpine.

Référence : NAWADE B., SHALTIEL-HARPAZ L., YAHYAA M., KABAHA A., KEDOSHIM R., BOSAMIA T. C., IBDAH M., 2020, Characterization of terpene synthase genes potentially involved in black fig fly (Silba adipata) interactions with Ficus carica, Plant Science, vol. 298, art. 110549, 12 p.  

La lutte contre Silba adipata McAlpine par la pollinisation des figues n'est pas un procédé couramment utilisé, ni même envisagé. Mais il semble porteur de potentialités qu'il convient d'approfondir.

 

TAUX D'INFESTATION VERSUS TAUX DE POLLINISATION

Le taux de pollinsation (pourcentage de figues pollinisées) influe sur le taux d’infestation (pourcentage des attaques de SiIlba adipata McAlpine). Ainsi, un faible taux d’attaques peut s’expliquer par un fort taux de pollinisation. Mais, à l'inverse, le taux d’infestation n’influe pas sur le taux de pollinisation. Ainsi, un faible taux de pollinisation ne peut pas s’expliquer par un fort taux d’infestation.

Il faut aussi garder à l'esprit que n % de taux d’infestation ne signifie pas (100 - n) % de figues pollinisées, mais nettement moins le cas échéant. En effet, les n % de figues infestées sont non pollinisées, mais les (100 - n) % de figues non infestées regroupent les figues pollinisées et les figues non pollinisées et non attaquées.

Ainsi, un taux d’infestation de 62 % peut correspondre à 20% de figues pollinisées et 80 % de figues non pollinisées, dont 62 % infestées (attaquées) et 18 % non infestées (non attaquées). Et un taux d’infestation de 96 % peut correspondre à 1 % de figues pollinisées et 99 % de figues non pollinisées, dont 96 % infestées et 3 % non infestées.

Le taux de perte de récolte est le pourcentage de figues qui chutent à l'état immature (ou qui atteignent la maturité en étant infestées par suite d'attaques qui ont eu lieu au stade immature). Il est égal au taux d'infestation pour les variétés de figues parthénocarpiques. Pour les variétés de figues nécessitant la pollinisation, il est la somme du taux d'infestation et du taux de figues non attaquées et non pollinisées.

 

PROCÉDÉS DE POLLINISATION

Pour les variétés unifères (types Smyrne et commun) et la deuxième récolte des variétés bifères (types San Pedro et commun) : pollinisation des figues de façon naturelle (en plantant des caprifiguiers dans les vergers), ou par caprification (suspension de profichi dans les figuiers domestiques ; apport sur les figuiers domestiques de pollen prélevé dans des profichi).

Pour les figues fleurs : stockage au froid du pollen des profichi d’une saison à la suivante, et pollinisation artificielle. Sachant que la pollinisation naturelle n'existe pas pour les figues fleurs. La raison en est que ce sont les blastophages issus des caprifigues hivernantes (mamme) qui émergent à l'époque des figues fleurs (en direction des profichi), et que les fleurs mâles des mamme ne produisent pas de pollen.
 

Caprification : suspension de profichi dans un figuier domestique

Caprification : suspension de profichi dans un figuier domestique
Crédit : Finn Kjelleberg, Annick Lesne (hal-
02516842 - Licence CC BY 4.0)

 

Caprification : suspension de profichi dans un figuier domestique

Caprification : suspension de profichi dans un figuier domestique
Crédit : Finn Kjelleberg, Annick Lesne (hal-
02516842 - Licence CC BY 4.0)

 

SÉLECTION DES CAPRIFIGUIERS

La contrepartie de l'utilisation de la pollinisation des figues pour lutter contre Silba adipata McAlpine est qu'il faut planter des caprifiguiers, très attractifs pour Silba adipata McAlpine. Ce qui augmente la pression du ravageur sur les parcelles où ceux-ci sont plantés, directement par le nombre de mouches attirées, et indirectement par le nombre important de caprifiques infestées qui constituent un facteur significatif d'accroissement des potentialités de reproduction du ravageur.

Il faut peut-être approfondir l'éventualité d'une sélection de variétés de caprifiguiers générant peu de reproductions de mouches, en raison d'un taux élevé de décès de larves. La piste est fournie par F. SILVESTRI dans sa magistrale étude de la mouche noire du Figuier.

Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146.

En page 139, il indique : "Les jeunes fruits immatures des caprifiguiers sont attaqués par la mouche noire du Figuier, mais alors que dans ceux des variétés à la cavité centrale plus ou moins grande les larves se développent bien, dans ceux de forme déprimée et à la cavité centrale entièrement occupée par les fleurs, les larves meurent toutes, ou presque toutes, comprimées entre les fleurs."  Et il reprend cette information en page 140.

 

PROBLEMATIQUES SOULEVÉES

Les problématiques à traiter pour lutter par la pollinisation des figues contre Silba adipata McAlpine sont plus complexes qu'il n'y paraît. Les actions respectives du blastophage et de Silba adipata McAlpine conduisent aux situations suivantes : visite de la figue par les blastophages (ou apport artificiel de pollen) = figue non attaquée, absence de visite des blastophages = figue attaquée ou figue non attaquée.

Ce simple énoncé soulève déjà plusieurs questions : n'existe-t-il pas un seuil de pollinisation de la figue (pourcentage d'akènes porteurs d'embryons) au-dessous duquel la pollinisation n'exerce pas un effet répulsif contre Silba adipata McAlpine ? Existe-t-il une possibilité d'arrivée de Silba adipata McAlpine sur les figues avant l'arrivée des blastophages dans la figue, et, si oui, dans quelles proportions ?  Dans le cas où l'on aurait à assurer l'ordre d'arrivée favorable, serait-il possible de le faire en jouant sur les variétés de caprifiguiers et de figuiers domestiques, soit pour l'émergence des blastophages, soit pour la récolte de pollen ?.

 

 

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