Silba adipata McAlpine

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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

(sauf indications)
Tous droits réservés 

 

 

Recherche des larves

 

 

 

J'expose ci-après le procédé que j'utilise pour la recherche des larves de Silba adipata McAlpine, ainsi que des observations connexes à cette recherche.

Selon le plan suivant : difficulté de la recherche, procédé de recherche, larves non détectables, localisation des larves, vivacité des larves.

 

DIFFICULTE DE LA RECHERCHE

La recherche des larves est souvent difficile car elles ont la même couleur blanchâtre que l'inflorescence ou l'infrutescence et elles font seulement la taille d'une fleur ou d'un fruit lorsqu'elles ont atteint leur développement maximal. Bien moins, lorsqu'elles sont jeunes...
 

Mouche noire du Figuier : comparaison de taille entre la larve et les fruits

Mouche noire du Figuier : comparaison de taille entre la larve à son développement maximal et les fruits

 

Mouche noire du Figuier : comparaison de taille entre une larve et un fruit

Mouche noire du Figuier : comparaison de taille entre une larve à son développement maximal et un fruit
(noter le fruit au-dessus de la larve, avec style endommagé, graine jaune dans l'ovaire et pédoncule partiellement visible)
 

Voici un exemple de difficulté à trouver des larves dans une figue attaquée.

Sur la photographie ci-dessous, la figue attaquée est grossie cinq fois (diamètre réel 2 cm). Il n'y a pas encore de galeries creusées dans le placenta, donc les larves sont très petites. La cavité centrale de la figue est large et aucune larve n'est visible. Les dégâts brunâtres sont pourtant très visibles au niveau de l'infrutescence.
 

Mouche noire du Figuier : les larves sont généralement difficiles à trouver

Mouche noire du Figuier : les larves sont généralement difficiles à trouver
 

Sur l'agrandissement photographique maximal de la cavité centrale, présenté ci-dessous, on remarque pourtant que la cavité centrale contient au moins une larve. La partie postérieure de la larve munie de deux stigmates se distingue, presque à la verticale, au centre de la photographie.
 

Mouche noire du Figuier : larve difficilement visible dans la cavité centrale de la figue, parmi l'infrutescence

Mouche noire du Figuier : larve difficilement visible dans la cavité centrale de la figue, parmi l'infrutescence dégradée
(au centre, presque à la verticale, on distingue la partie postérieure avec les deux stigmates)

 

PROCEDE DE RECHERCHE

Voici mon procédé pour observer les larves.

Je repère sur l'arbre les jeunes figues immatures vertes qui commencent juste à virer au rouge violacé (par le sommet) et je les ramasse. Par expérience, je sais que les figues de ce type sont des figues attaquées et que la plupart d'entre elles contiennent encore les larves. Je vérifie d'ailleurs qu'elles ne présentent pas de trous de sortie de larve.
 

Silba adipata McAlpine : figue immature attaquée ne présentant pas de trous de sortie de larve

Silba adipata McAlpine : figue immature attaquée ne présentant pas de trous de sortie de larve
(symptôme de l'attaque : un léger voile rougeâtre dans la région de l'ostiole)
 

Je les place sur une assiette et les ouvre (en les coupant en deux dans le sens de la largeur, car les galeries dans le placenta se voient mieux que si l'on pratique une coupe longitudinale). Une fois les figues ouvertes, je constate les dégâts de larve (cavité centrale brunâtre et galeries dans le placenta).

Je fragmente avec les doigts, sans l'aide du couteau, chacune des deux moitiés de la figue infestée. Selon la taille et la texture de la figue, j'obtiens de quatre à six, voire huit, fragments par demi-figue. Ce qui réduit la figue infestée à un ensemble de huit à seize fragments sur l'assiette.
 

Silba adipata McAlpine : figue immature attaquée coupée en deux, puis réduite manuellement en dix morceaux

Silba adipata McAlpine : figue immature attaquée coupée en deux, puis réduite manuellement en dix morceaux
(noter la larve, en haut à droite)

 

Silba adipata McAlpine : larve libérée d'une figue immature réduite en dix morceaux

Silba adipata McAlpine : larve libérée d'une figue immature réduite en dix morceaux
(la larve se trouvait dans la galerie creusée dans le parenchyme, dont une portion est visible à droite)
 

Tout ou partie des larves sortent d'elles-mêmes, soit quasi immédiatement, soit dans le délai d'une minute, en s'extirpant de la cavité centrale ou des galeries dans le parenchyme, puis en quittant brusquement la figue par un bond de plusieurs centimètres (en se propulsant par une brusque détente de leur corps préalablement replié sur lui-même, les deux extrémités jointes).

Les larves peuvent continuer à sortir des fragments de figues pendant une demi-heure à trois quarts d'heure.

Souvent, même si l'on fragmente au maximum la petite figue infestée, il est difficile d'observer une larve de très petite taille car elle reste tapie dans l'infrutescence ou dans les galeries creusées dans le placenta.

Si j'ai peu de figues attaquées à disposition et qu'aucune larve ne sort spontanément, j'écarte délicatement les parois des galeries avec une pince fine à dissection en enlevant morceau par morceau la paroi de la galerie côté épiderme de la figue, en m'aidant d'une loupe.

Pour trouver une larve au milieu de l'infrutescence, je m'aide également d'une loupe pour surveiller les mouvements éventuels qui trahissent la larve plutôt que d'essayer de repérer la larve elle-même.

 

LARVES NON DETECTABLES

A plusieurs reprises, je n'ai pas trouvé de larves dans des figues rougies de diamètre de 1,3 ou 1,4 cm alors que la présence de celles-ci était indiquée par de légères traces de dégâts de larves à l'extrémité des fleurs (exemple ci-dessous).
 

Intérieur d'une figue immature de 1,4 cm de diamètre présentant des traces légères d'attaque de Silba adipata McAlpine

Intérieur d'une figue immature de 1,4 cm de diamètre présentant des traces légères d'attaque de Silba adipata McAlpine
(noter que l'épiderme a rougi)
 

Dans le cas de la figue ci-dessus, comme dans d'autres cas similaires, j'ai inspecté minutieusement l'inflorescence avec une loupe forte, en m'aidant d'une pince à dissection pour écarter les fleurs, voire les râcler. Puis j'ai fragmenté la figue avec les doigts en morceaux de plus en plus petits, en renouvelant les inspections à la loupe.

Je n'ai pas trouvé de larves.

J'avais examiné minutieusement l'épiderme auparavant et il n'existait pas de trous de sortie de larve.

Cet échec dans la recherche de larves à l'intérieur de figues présentant des dégâts internes est très fréquent lorsque la larve mesure moins de 2 mm.

Il n'est pas spécifique des figues de moins de 1,5 cm de diamètre (je l'ai constaté de nombreuses fois pour des figues de diamètre très supérieur à 1,5 cm).

Les larves minuscules (1 à 1,5 mm de longueur) car peu âgées sont quasiment indétectables, même en fragmentant la petite figue immature en de très nombreux morceaux et en s'aidant d'une forte loupe.

Ce qui semble difficile à croire pour qui ne l'a jamais vécu...

Selon mes observations, cela procède d'une particularité de comportement de la larve de Silba adipata McAlpine très peu âgée : elle ne sort pas d'elle même de la figue lorsque l'on fragmente cette dernière et y reste tapie. On ne détecte pas de mouvements.

Et, lorsque la fragmentation de la figue est telle que la larve est elle-même fragmentée, les morceaux de larve restent indétectables (taille minuscule, couleur identique à celle de l'inflorescence et du parenchyme, absence de mouvements).

Au cours de mes recherches de larves dans plusieurs milliers de figues immatures rougies, je n'ai capturé que 3 larves de longueur inférieure ou égale à 2 mm.

Même si, à plusieurs reprises, j'ai pu en apercevoir brièvement dans la cavité centrale à l'ouverture de la figue.

Je les ai vues alors plonger rapidement dans l'inflorescence (puis, dans certains cas, vraisemblablement dans le parenchyme via une galerie creusée par des larves plus grosses). Et je ne suis pas parvenu à les retrouver, malgré une recherche méthodique et minutieuse.

 

LOCALISATION DES LARVES

Les larves contenues dans la cavité centrale de la figue sont généralement de très petite taille. Celles contenues dans les galeries creusées dans le placenta sont de grande taille.

C'est dû au fait que la larve se nourrit de l'inflorescence ou de l'infrutescence dans la cavité centrale lorsqu'elle est jeune et qu'ensuite elle se nourrit du placenta en y creusant des galeries.

Parfois, une larve de grande taille se retrouve dans la cavité centrale car lors de l'ouverture de la figue pour observation on détruit une partie de la galerie où elle se trouve.

Il n'est pas rare que, dans la même figue, les larves sont de tailles différentes.

Lorsque la différence de taille est importante au sein de la même figue, cela signifie qu'il y a eu deux pontes successives dans l'ostiole, séparées de quelques jours (par la même femelle ou par des femelles différentes).

 

VIVACITE DES LARVES

J'ai observé que les larves ayant atteint leur développement maximal font preuve d'une grande vivacité alors que les larves de petite taille en sont dépourvues.

J'ai également noté que les larves de toute petite taille ne sortent pas de la figue ouverte. Après s'être manifestées par des mouvements au sein de la cavité centrale, juste après l'ouverture de la figue car elles ont été dérangées, elles s'enfoncent dans l'inflorescence ou l'infrutescence et y restent cachées.

A peine sortie de la figue, la larve de grande taille (celle qui a achevé son développement) est très vive, remuant le corps en tout sens, en se fixant à l'assiette par son extrémité postérieure et en relevant son extrémité antérieure.

Elle arrive même à se tenir une seconde totalement à la verticale.
 

Mouche de la figue : la larve placée sur un plat arrive à se tenir à la verticale au cours de ses contorsions

Mouche de la figue : la larve placée sur un plat arrive à se tenir à la verticale au cours de ses contorsions
(noter l'ombre de la larve, montrant qu'elle est à la verticale)

 

Mouche de la figue : la larve (sur un plat) arrive à se tenir à la verticale au cours de ses contorsions

Mouche de la figue : la larve sur un plat arrive à se tenir à la verticale au cours de ses contorsions
(noter les antennes au-dessus des crochets buccaux)
 

Cette observation montre la force que peut déployer la larve ayant atteint sa taille maximale, force qui lui est nécessaire pour se déplacer dans le placenta, pour sortir de la figue et pour s'enfouir sous terre.

Mais la larve n'arrive pas à se mouvoir sur l'assiette, elle se débat sur place, ses crochets buccaux semblant ne pas pouvoir se fixer suffisamment pour l'aider à se mouvoir.

La larve arrive néanmoins à se déplacer par bonds successifs, en se repliant sur elle-même, les deux extrémités se touchant, puis en se détendant brutalement. Les bonds sont de l'ordre de 3 à 5 cm, mais j'ai vu une larve particulièrement vive quitter l'assiette où je l'avais placée par un bond de 15 cm...
 

Mouche noire du Figuier : larve se repliant sur elle-même pour effectuer un bond en se détendant brutalement

Mouche noire du Figuier : larve se repliant sur elle-même pour effectuer un bond en se détendant brutalement
 

Au bout d'une à deux minutes, les contorsions sont plus lentes, la larve s'épuisant.

J'ai observé que les larves les plus vives posées sur une assiette l'été en plein soleil (pour être observées à la loupe et photographiées) ne donnent plus signe de vie au bout d'une demi-heure environ.

 

 

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