Silba adipata McAlpine

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Accueil > Moyens de lutte > Ensachage indiduel des figues (test d'un procédé contre la mouche noire du Figuier et la cératite).

 

Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET

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Ensachage individuel des figues

 

Test d'un procédé contre la mouche noire du Figuier et la cératite

 

 

 

L'ensachage individuel des figues immatures est le procédé de lutte contre Silba adipata McAlpine que j'ai retenu (voir chapitre spécifique). Il concerne la culture du figuier par les amateurs, avec un nombre restreint de figuiers (il requiert alors une charge de travail tout à fait acceptable). Pour les professionnels, il engendre un coût de main d'œuvre prohibitif, mais je laisse y réfléchir ceux d'entre eux qui pratiquent la culture en mode biologique sur des surfaces peu importantes.

L'utilisation de sachets en organza permet de protéger 100 % de la récolte de figues contre Silba adipata McAlpine, mais, le sachet touchant un flanc de la figue lorsque celle-ci grossit, le procédé est inefficace contre Ceratitis capitata Wiedemann. Je rends compte ci-après du test d'un autre procédé d'ensachage individuel des figues, qui aurait peut-être permis de mieux résister à ce second ravageur. Mais le test s'est avéré non concluant.

 

PROCÉDÉ TESTÉ

Produit "Fruitsac", acheté chez Baumaux.

Il s'agit de sacs en papier sulfurisé blanc microperforé, assez fin (légèrement transparent) mais relativement rigide, de dimensions 17 cm x 21 cm (c'est la plus petite des deux tailles de produit proposées). Les liens séparés sont en plastique blanc armé de longueur 15 cm et de largeur 0,4 cm.
 

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann : sacs et liens

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann : sacs et liens

 

TEST

J'ai testé dans un premier temps l'ensachage d'une dizaine de figues au stade de la véraison (figues commençant à mollir et à changer de couleur, qui sont les figues attaquées les premières par Ceratitis capitata Wiedemann).. Elles ont mûri correctement à l'intérieur des sacs, et j'ai pu les consommer mûres à point 4 jours après.

Puis, j'ai testé l'ensachage de figues immatures de grandes dimensions mais encore dures. Mais, compte tenu de la difficulté de pose des sacs, intrinsèquement rédhibitoire, je n'ai pas poursuivi l'expérimentation sur des figues immatures minuscules, qui sont celles préférentiellement attaquées par Silba adipata McAlpine.
 

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann.

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann

 

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann
 

Les dimensions du sac, très importantes par rapport au volume de la figue même à complet développement, font que la pose n'est pas pratique pour les figues séparées les unes des autres par de très courts entre-nœuds. Les dimensions des sacs devraient être réduites de façon significative pour la pose sur figues.

Mais c'est la rigidité relative du papier et le système de fermeture qui rendent la pose vraiment malaisée. Le papier étant relativement rigide, au niveau du col où l'on doit poser le lien, il s'écarte et il faut le maintenir serré pour parvenir à poser le lien. Il faut aussi maintenir serré le lien au niveau où on le ferme, sinon il est difficile à enrouler sur lui-même.

Réaliser les deux opérations en même temps n'est pas chose facile d'autant plus que l'espace entre la figue et le rameau est réduit.

De ce fait, il faut s'y reprendre à plusieurs fois et cela consomme beaucoup de temps. J'ai même fait tomber la figue à deux reprises en voulant effectuer la manipulation de façon trop rapide.

Toutefois, la masse de papier au niveau du col une fois le lien bien serré dépasse largement celui-ci. Cela pourrait éviter que Ceratitis capitata Wiedemann ne puisse pondre dans l'épiderme au niveau du col lorsque la figue a atteint le stade de véraison.

Mais, compte tenu que le papier fait beaucoup de plis au niveau de la fermeture, je ne suis pas certain que l'on puisse serrer suffisamment le lien pour qu'il ne reste pas des micro-espaces qui permettent à Silba adipata McAlpine (figue immature) et à Ceratitis capitata Wiedemann (figue mûre ou au stade de la véraison) de pénétrer dans le sac et de pondre dans la figue.

La rigidité relative du papier pourrait pourtant être considéré comme un point fort car elle évite qu'il ne se plaque sur la figue, en donnant un effet bouffant au sac. Ainsi, les femelles Ceratitis capitata Wiedemann qui se poseraient sur celui-ci se trouveraient trop éloignées de la figue pour qu'elles puissent y pondre, dans le cas où l'ovipositeur pourrait transpercer le papier ou être introduit par les micro-perforations de celui-ci (ce que je n'ai pas pu vérifier).

Je ne connaissais pas le degré de transparence exact des sacs avant de réaliser le test. Je constate que ceux-ci sont translucides, mais insuffisamment pour que l'on puisse juger de la maturité de la figue.
 

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann.

Essai d'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine et Ceratitis capitata Wiedemann
(le sac est insuffisamment translucide pour que l'on puisse juger de la maturité de la figue)
 

En conclusion, le produit "Fruitsac" testé ne me paraît pas adapté à l'ensachage des figues contre Silba adipata McAlpine, ni contre Ceratitis capitata Wiedemann.
 

Dans un article paru sur le site de la SNHF, Daniel Veschambre, ingénieur horticole, propose pour l'ensachage des fruits tels pomme, poire, raisin, la confection de sacs en intissé soudé, à réaliser soi-même. La feuille d’intissé de 30 cm x 60 cm est pliée en deux et soudée avec un fer à repasser à sec réglé sur « coton », l’intissé étant protégée par du papier sulfurisé. Le sac ainsi formé est bloqué sur le rameau portant le fruit, avec un lien ou une attache plastique bien serrée.

La méthode pourrait être transposée au figuier, avec des adaptations (taille, moyen de fermeture...) permettant d'ensacher les figues individuellement. Il faudrait vérifier que l'intissé présente une rigidité permettant de conserver la mouche noire du Figuier loin de l'ostiole. Si l'on veut que la protection joue aussi contre la cératite, il faudrait vérifier la résistance de l'intissé à l'ovipositeur de celle-ci. Et je m'interroge sur l'effet de surchauffe à l'intérieur des sachets pendant la période estivale.

 

 

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