Silba adipata McAlpine

Présentation      Biologie      Mode de vie      Infestation      Moyens de lutte

 


Accueil > Infestation > Méthode de dénombrement des pontes dans une figue.

 

Auteur : François DROUET.
Photographies : François DROUET.
Tous droits réservés.

 

 

Méthode de dénombrement des pontes dans une figue

 

 

Selon le plan suivant : méthode de dénombrement, examen de la disposition des œufs, examen de l'aspect des œufs, autres indices à prendre en compte. Note : les observations ont été réalisées dans la région de Toulon.

 

MÉTHODE DE DÉNOMBREMENT

 

Silba adipata McAlpine pondant sous une écaille ostiolaire d'une figue immature (variété 'Bellone').

Silba adipata McAlpine pondant sous une écaille ostiolaire d'une figue immature (variété 'Bellone').

 

PRINCIPES

Le chapitre relatif à l'infestation des figues par les œufs (volumétrie, implantation), et celui traitant du nombre et de la répatition des œufs lors d'une ponte, ont permis d'établir les principes suivants à prendre en compte dans la méthode de dénombrement des pontes dans une figue.

Une femelle Silba adipata McAlpine dépose de 1 à 5 œufs dans une figue.

Lors d'une ponte (visite d'une figue), la femelle dépose la totalité de ses œufs sous une à trois écailles ostiolaires, ou dans le canal ostiolaire.

Une figue peut être visitée par plusieurs femelles (pontes multiples dans une même figue), même dans le cas où la figue contient de 2 à 5 œufs.

Les figues contenant plus de 5 œufs ont fait l'objet de plusieurs pontes (plusieurs femelles les ont visitées).

Les figues contenant à la fois des œufs non éclos et des enveloppes d'œufs vides (chorions) ont subi plusieurs pontes, à des dates différentes (dates de fin d'incubation différentes = pontes différentes). On doit alors dénombrer séparément les pontes relatives aux œufs non éclos et celles relatives aux chorions, la somme des deux dénombrements donnant le nombre de pontes ayant affecté la figue. Exception : chorion accompagnant des œufs non éclos dans une disposition indiquant une unicité de ponte, et témoignant d'une naissance de larve précoce.

A l'application de ces principes, s'ajoutent l'examen de la disposition et de l'aspect des œufs présents sous une même écaille ostiolaire, ainsi que la prise en compte de quelques autres indices, à des fins de détermination d'une unicité ou d'une pluralité de pontes sous ladite écaille (voir détails dans les sous-chapitres qui suivent l'exposé de la méthode).

 

HYPOTHÈSES

Je complète les principes précités, par deux hypothèses.

Hypothèse 1 : dans les cas où la figue contient de 2 à 5 œufs répartis entre une à trois écailles ostiolaires et le canal ostiolaire, les œufs déposés dans le canal ostiolaire sont issus d'une seule femelle, différente de celles qui ont disposé des œufs sous les écailles ostiolaires, et qui a fait ce choix pour la totalité de sa ponte. En effet, la femelle ne pond dans le canal ostiolaire que si celui-ci est suffisamment ouvert, ce qui se produit rarement pour une figue immature, et seulement à un stade avancé d'évolution de celle-ci. Pour moi, la présence d'œufs dans le canal ostiolaire traduit une ponte plus tardive que celles ayant donné lieu à dépôt d'œufs sous les écailles ostiolaires. Et si la femelle a pondu dans le canal ostiolaire, c'est que celui-ci l'attire prioritairement par rapport aux écailles ostiolaires, et ellle n'a pas de raisons d'adopter ou de modifier ce choix en cours de ponte. Cette hypothèse est plausible, et a l'avantage de fixer une variable dans la déduction du nombre de pontes réalisées dans une figue. Dans le cas où elle serait fausse, elle a peu d'impact sur la justesse du dénombrement des pontes, car le dépôt d'œufs dans le canal ostiolaire ne concerne que 2 % des figues.

Hypothèse 2 : dans les cas où la figue contient de 2 à 5 œufs, et où ces œufs sont déposés sous une même écaille ostiolaire, si l'examen de la disposition et de l'aspect des œufs ne permet pas de détecter une pluralité de pontes ou d'identifier une ponte unique, ceux-ci sont réputés issus d'une même femelle. Cette hypothèse joue aussi bien dans le cas des œufs implantés sous une écaille ostiolaire unique, que dans celui des œufs disséminés sous deux ou trois écailles ostiolaires. Il faut souligner que lorsque l'hypothèse 2 joue, elle écarte le fait que plusieurs femelles puissent avoir déposé des œufs sous la même écaille ostiolaire, et le nombre de pontes retenu  peut être inférieur au nombre réel de pontes. Toutefois, cet inconvénient est mineur. Il n'existe pratiquement pas pour les cas d'écailles ostiolaires recouvrant 2 ou 3 œufs, car les œufs proviennent alors presque toujours d'une seule femelle. Et pour les cas d'écailles ostiolaires recouvrant 4 ou 5 œufs, l'inconvénient est fortement atténué car ces cas s'observent dans seulement 6 % des figues parasitées par Silba adipata McAlpine (voir chapitre relatif à l'étude du parasitage de 143 figues immatures, réalisée en juillet / août 2021).

 

DÉNOMBREMENT

Des principes et hypothèses précités, on peut déduire la méthode de dénombrement des pontes dans la même figue. Etant souligné que pour les figues contenant à la fois des œufs non éclos et des enveloppes d'œufs vides, on réalise deux dénombrements de pontes successifs : l'un relatif aux œufs non éclos, l'autre relatif aux enveloppes d'œufs vides (la somme des deux dénombrements donnant le nombre de pontes dans la figue).

La méthode se décline selon le nombre d'œufs contenus dans la figue. Dans chacun des cas considérés dans la méthode, le terme "œuf" désigne un œuf non éclos ou un chorion, selon le dénombrement de pontes dans lequel on se situe.

Figue contenant un seul œuf : 1 ponte (la figue n'a été visitée que par une seule femelle).

Figue contenant 2 œufs : 1 ponte si les deux œufs sont placés sous une seule écaille ostiolaire, ou dans le seul canal ostiolaire, étant indiqué que l'examen de la disposition et de l'aspect de deux œufs abrités par une seule écaille ostiolaire peut conduire à dénombrer 2 pontes, mais c'est rare ; 2 pontes si l'un des œufs se trouve sous une écaille ostiolaire et l'autre dans le canal ostiolaire ; 1 ou 2 pontes si les deux œufs sont placés sous deux écailles ostiolaires différentes.

Figue contenant 3 œufs : 1 ponte si les trois œufs sont placés sous une seule écaille ostiolaire, ou dans le seul canal ostiolaire ; 1 ou 2 pontes si l'un des œufs se trouve sous une écaille ostiolaire et les deux autres sont groupés sous une autre écaille ostiolaire ; 1 à 3 pontes si les trois œufs sont placés chacun sous une écaille ostiolaire différente ; 2 pontes si l'un des œufs se trouve sous une écaille ostiolaire et les deux autres dans le canal ostiolaire, ou inversement ; 2 ou 3 pontes si deux œufs sont placés chacun sous une écaille ostiolaire et le troisième dans le canal ostiolaire. Dans les cas où une écaille ostiolaire recouvre 2 ou 3 œufs, l'examen de la disposition et de l'aspect des œufs sous l'écaille considérée peut conduire à la détection de pontes additionnelles, mais c'est peu fréquent.

Figue contenant 4 œufs : les répartitions des œufs possibles sont (1,3) et (2,2) pour 2 écailles ostiolaires utilisées, et (1,1,2) pour 3 écailles ostiolaires. Il  faut garder à l'esprit que l'on considère qu'une même femelle n'a pas déposé d'œufs à la fois dans le canal ostiolaire et sous une ou plusieurs écailles ostiolaires. On dénombre 1 ponte si tous les œufs sont groupés sous une seule écaille ostiolaire, ou dans le seul canal ostiolaire. Dans le cas contraire : si absence d'œufs dans le canal ostiolaire, le nombre de pontes est de 1 à 2 (si 2 écailles ostiolaires utilisées), ou de 1 à 3 (si 3 écailles ostiolaires utilisées). Si présence d'œufs dans le canal ostiolaire, le nombre de pontes est augmenté de 1. Dans tous les cas où une écaille ostiolaire recouvre plusieurs œufs, l'examen de la disposition et de l'aspect des œufs sous l'écaille considérée peut conduire à augmenter le nombre de pontes dénombrées.

Figue contenant 5 œufs : les répartitions des œufs possibles sont (1,4) et (2,3) pour 2 écailles ostiolaires utilisées, ainsi que (1,1,3) et (1,2,2) pour 3 écailles ostiolaires. Il faut garder à l'esprit que l'on considère qu'une même femelle n'a pas déposé d'œufs à la fois dans le canal ostiolaire et sous une ou plusieurs écailles ostiolaires. On dénombre 1 ponte si tous les œufs sont groupés sous une seule écaille ostiolaire, ou dans le seul canal ostiolaire. Dans le cas contraire : si absence d'œufs dans le canal ostiolaire, le nombre de pontes est de 1 à 2 (si 2 écailles ostiolaires utilisées), ou de 1 à 3 (si 3 écailles ostiolaires utilisées). Si présence d'œufs dans le canal ostiolaire, le nombre de pontes est augmenté de 1. Dans tous les cas où une écaille ostiolaire recouvre plusieurs œufs, l'examen de la disposition et de l'aspect des œufs sous l'écaille considérée peut conduire à augmenter le nombre de pontes dénombrées.

Figues contenant plus de 5 œufs (pluralité de pontes dans la même figue).

On essaie de déterminer le nombre de pontes en examinant la disposition et l'aspect des œufs présents sous la seule écaille ostiolaire concernée, ou chacune des écailles ostiolaires utilisées. Etant rappelé que des indications de pluralité de pontes sont fournies par la présence simultanée d'œufs non éclos et d'enveloppes d'œufs vides, chacun des types d'œufs donnant lieu alors à un dénombrement de pontes qui lui est propre (sauf exception de chorions accompagnant des œufs non éclos dans une disposition indiquant une unicité de ponte, et témoignant de naissances de larves précoces).

Si l'examen de la disposition et de l'aspect des œufs ne permet pas de dénombrer les pontes pour tout ou partie des œufs, il convient d'appliquer aux œufs concernés des hypothèses simplificatrices qui conduisent à la détermination d'un nombre minimum de pontes, et non à une estimation du nombre de pontes. Ces hypothèses utilisent la répartition des œufs sous les écailles ostiolaires, en jouant sur le nombre de quanta de 5 œufs faisant l'objet de cette répartition. On considère que 5 œufs sous une écaille ostiolaire sont le résultat d'une ponte, et on commence par dénombrer autant de pontes que d'écailles ostiolaires dans ce cas. Si sous une écaille ostiolaire il y a plus de 5 œufs, on recense aurtant de pontes que de multiples de 5 œufs (exemple : 15 œufs = 3 pontes). S'il reste un reliquat d'œufs (1 à 4) sous cette écaille, on considère qu'il est le fruit d'une ponte supplémentaire s'il n'existe pas d'autres écailles ostiolaires abritant des œufs. S'il en existe, le reliquat entre dans l'identification de pontes par association avec les reliquats éventuels d'autres écailles abritant plus de 5 œufs, ainsi qu'avec les œufs trouvés sous les écailles ostiolaires qui abritent moins de 5 œufs. 

 

EXAMEN DE LA DISPOSITION DES ŒUFS

 

PRINCIPE

L'examen de la disposition des œufs abrités sous une même écaille ostiolaire a pour objectif d'essayer d'attribuer ceux-ci à une femelle unique ou à plusieurs femelles. Il repose sur deux comportements de ponte de la femelle. Il est sans objet pour les écailles ostiolaires abritant un seul œuf, et présente un intérêt moindre pour les écailles recouvrant 2 ou 3 œufs. Il vaut particulièrement dans le cas d'une écaille ostiolaire regroupant 4 ou 5 œufs, ou un nombre d'œufs supérieur à 5, y compris pour les amas de 10 à 30 œufs qu'il m'arrive d'observer (œufs non éclos en mélange avec des enveloppes d'œufs vides, ou enveloppes d'œufs vides seulement).

Si les œufs sont en totalité groupés sous une écaille ostiolaire unique, l'examen de la disposition des œufs produit généralement un dénombrement de pontes précis. Dans le cas où les œufs sont répartis sous plusieurs écailles ostiolaires, l'examen de la disposition des œufs présents sous chacune des écailles utilisées peut permettre la détection de certaines pontes, sans pour autant lever l'ambiguïté liée à la possible dissémination sous plusieurs écailles des œufs provenant d'une seule femelle (ce qui conduit à ne pouvoir retenir qu'une fourchette pour le nombre de pontes).

Il faut garder à l'esprit que l'examen de la disposition des œufs s'applique successivement aux œufs non éclos et aux enveloppes d'œufs vides qu'abrite l'écaille ostiolaire (la présence simultanée sous une écaille ostiolaire d'œufs non éclos et d'enveloppes d'œufs vides traduit des dates de fin d'incubation différentes, pour un délai d'incubation identique, donc des pontes réalisées à des dates différentes).

 

COMPORTEMENTS DE PONTE A PRENDRE EN COMPTE

Premier comportement : lorsqu'une femelle Silba adipata McAlpine dépose des œufs sous une écaille ostiolaire qui n'abrite aucun œuf, ils sont soigneusement rangés au même niveau, et parallèlement les uns par rapport aux autres, se touchant sans se chevaucher. Je n'ai pas pu réaliser d'expérimentations prouvant que ce type de disposition des œufs est le fait d'une seule femelle. Mais si tel n'était pas le cas, la fréquence très élevée de mes observations de ce type de disposition ne serait pas cohérente avec le taux de pluralité de pontes dans la même figue relativement bas que je déduis de l'observation directe des femelles pondeuses, et de l'examen des larves dans les figues parasitées (la pluralité des pontes engendre la présence de larves de taille différente).
 

Silba adipata McAlpine : 3 oeufs (1 ponte) sous une écaille ostiolaire d'une figue immature.

Silba adipata McAlpine : 3 œufs (1 ponte) sous une écaille ostiolaire d'une figue immature.
 

Second comportement : lorsqu'une femelle Silba adipata McAlpine dépose un ou plusieurs œufs sous une écaille ostiolaire qui abrite déjà des œufs issus d'une autre femelle, elle les insère au-dessous des œufs déjà présents. Des pontes successives sous la même écaille ostiolaire se traduisent alors par un empilement de couches d'œufs et/ou de chorions, plus ou moins bien formées. Lorsque l'on retourne l'écaille ostiolaire, les œufs issus des pontes les plus récentes, qui sont au plus bas sous l'écaille ostiolaire dans sa position initiale, se retrouvent au plus haut de l'empilement. Ce sont les œufs plus visibles, ceux issus des pontes précédentes paraissant derrière eux (au-dessous d'eux). 

L'identification de ce comportement a été possible par l'observation de la disposition des œufs dans de nombreux cas de présence simultanée de groupes d'œufs non éclos et d'enveloppes d'œufs vides sous la même écaille ostiolaire (qui indique des pontes différentes), comme en témoigne la photographie ci-dessous.
 

Silba adipata McAlpine : 2 oeufs non éclos et 4 enveloppes d'oeufs vides, soit 2 pontes sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : 2 œufs non éclos et 4 enveloppes d'œufs vides, soit 2 pontes, sous une écaille ostiolaire verte photographiée retournée.
(noter que les 2 œufs non éclos ont été insérés au-dessous des 4 enveloppes d'œufs vides collées à l'écaille, lorsque celle-ci n'était pas retournée).
 

Dans les cas de présence de seuls œufs non éclos, la disposition en couches permet de dénombrer des pontes différentes qui ne sont pas détectées par la présence simultanée d'œufs non éclos et de chorions. Ci-après, exemple de 5 œufs présents sous une écaille ostiolaire : 2 œufs ont été glissés par une seconde femelle sous 3 œufs déposés par une première femelle (ils apparaissent sur le dessus car l'écaille ostiolaire a été retournée).
 

Silba adipata McAlpine : 5 oeufs non éclos en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : 5 œufs non éclos, en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.
(l'écaille ostiolaire a été tranchée au scalpel, et relevée avec les œufs collés sur sa face inférieure).

 

Silba adipata McAlpine : 5 oeufs non éclos en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : 5 œufs non éclos, en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.
(2 œufs ont été glissés par une seconde femelle sous 3 œufs déjà présents ; ils apparaissent sur le dessus car l'écaille ostiolaire a été retournée).
 

J'observe aussi des cas où la couche la plus récente comporte plus d'œufs que le dépôt précédent (voir exemple ci-après de 3 œufs déposés sous 1 œuf résultant d'une ponte antérieure).
 

Silba adipata McAlpine : 4 oeufs non éclos, en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : 4 œufs non éclos, en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.
(l'écaille ostiolaire a été tranchée au scalpel, et relevée avec les œufs collés sur sa face inférieure).

 

Silba adipata McAlpine : 4 oeufs non éclos, en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : 4 œufs non éclos, en 2 couches superposées sous la même écaille ostiolaire.
(3 œufs ont été glissés par une seconde femelle sous 1 œuf déjà présent ; ils apparaissent sur le dessus car l'écaille ostiolaire a été retournée).

 

EXAMEN DE L'ASPECT DES ŒUFS

 

DIFFÉRENCE DE TAILLE DES ŒUFS NON ÉCLOS OU DES CHORIONS

Il peut arriver que l'on puisse déceler une différence de taille des œufs ou des chorions sous une même écaille ostiolaire, ou d'une écaille ostiolaire à une autre de la même figue. On peut alors en déduire une pluralité de pontes dans la figue par des femelles de taille nettement différente (selon mes observations, taille des femelles de Silba adipata McAlpine : 3,5 à 5 mm).
 

Silba adipata McAlpine : différence de taille entre 3 chorions, d'une part, et 2 chorions, d'autre part..

Silba adipata McAlpine : différence de taille entre 3 chorions, d'une part, et 2 chorions, d'autre part (figue immature rougie).
(les 3 chorions groupés sous une écaille ostiolaire sont plus petits que les 2 chorions logés sous l'autre écaille ostiolaire ; cela traduit 2 pontes dans la figue).

 

ÉTAT DE FRAîCHEUR DES ŒUFS NON ÉCLOS OU DES CHORIONS

Dans certains cas, des différences de degré de fraîcheur entre les œufs non éclos, ou entre les chorions, présents sous la même écaille ostiolaire, ou sous des écailles ostiolaires différentes, permettent de déduire des durées d'incubation inégales, donc de distinguer des pontes différentes. Le degré de fraîcheur de l'œuf non éclos s'appréciant, avec l'habitude, à l'aspect plus ou moins tendu et au degré de luisance de celui-ci. Le degré de fraîcheur d'un chorion s'évaluant de la façon suivante : d'abord semblable à un œuf non éclos, mais pourvu d'une fente plus ou moins visible, le chorion s'aplatit et se flétrit ensuite en présentant une couleur blanc brillant, puis blanc mat ; et il se dessèche progressivement jusqu'à devenir complètement translucide et de couleur jaunâtre, se délitant alors parfois en partie.

Eemple 1.

La photographie ci-après montre des œufs groupés sous une écaille ostiolaire, et permet de constater que l'œuf à gauche est plus frais (plus récent) que l'œuf à droite. Ce dernier fait d'ailleurs peut-être partie d'une ponte de trois œufs, dont deux, situés à sa gauche, ont déjà éclos et se trouvent à l'état de chorions. J'observe aussi que les deux chorions situés entre les deux œufs non éclos sont plus frais (plus récents) que le chorion situé à leur gauche, au-dessous. Celui-ci est beaucoup plus translucide (délité). Une interprétation possible des pontes multiples sous cette écaille ostiolaire est donc : une ponte très ancienne (3 ou 4 enveloppes d'œufs vides translucides), suivie d'une ponte de 3 œufs (dont 2 ont déjà éclos), et d'une ponte récente d'un seul œuf (état très frais). Soit au total 7 à 8 œufs, déposés successivement par 3 femelles sous la même écaille ostiolaire.
 

 Silba adipata McAlpine : présence de deux oeufs non éclos de fraîcheur différente sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : présence de deux œufs non éclos de fraîcheur différente sous la même écaille ostiolaire d'une figue immature.
(on remarquera aussi que les deux chorions du centre sont plus frais que celui au-dessous d'eux, à leur gauche).
 
 

Eemple 2.

La différence de fraîcheur entre 5 chorions situés sous la même écaille ostiolaire permet d'identifier deux pontes différentes : deux œufs, puis 3 œufs. 
 

Silba adipata McAlpine : Silba adipata McAlpine : différence de fraîcheur entre chorions présents sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : différence de fraîcheur entre chorions présents sous la même écaille ostiolaire.
(figue immature rougie ; variété 'Grise de la Saint-Jean').

 

Silba adipata McAlpine : différence de fraîcheur entre 5 chorions présents sous la même écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : différence de fraîcheur entre 5 chorions présents sous la même écaille ostiolaire.
(les 3 chorions du haut sont plus frais que les 2 chorions du bas, ce qui traduit 2 pontes différentes ; la disposition des chorions donne la même indication).

 

AUTRES INDICES A PRENDRE EN COMPTE

 

UTILISATION  DU CONTENU DE L'ŒUF

Lorsque l'œuf est pondu, le chorion contient une substance nourricière liquide translucide appelée vitellus, enfermée dans une fine membrane distincte du chorion, appelée membrane vitelline. Au fur et à mesure de l'incubation de l'œuf fécondé, la larve se développe mais elle n'est visible et bien constituée que dans la dernière partie de l'incubation. J'ai remarqué que le chorion se défait assez facilement lorsque que je gratte l'œuf non éclos avec l'une des pointes de la pince à dissection (pas avec le scalpel, qui fait éclater l'œuf...), en le maintenant avec une pique au bout arrondi. Il apparaît alors, soit le vitellus enfermé dans la membrane vitelline, celle-ci s'avérant étonnamment solide (œuf récemment pondu, ou non fécondé), soit une larve (œuf pondu depuis plus longtemps, incubation bien avancée).
 

Silba adipata McAlpine : à gauche, 3 oeufs, dont 1 avec chorion ouvert par grattage, laissant apparaître le vitellus.

Silba adipata McAlpine : à gauche, 3 œufs, dont 1 avec chorion ouvert par grattage, laissant apparaître le vitellus.
(à droite, 2 chorions issus d'une ponte différente).
 

J'utilise donc le contenu de l'œuf dans certains cas pour comparer un œuf non éclos et un chorion à l'état frais, ou deux œufs non éclos, pour lesquels j'ai un doute sur l'appartenance à la même ponte. Si l'œuf non éclos contient une larve alors que je le compare à un chorion à l'état frais, tous deux peuvent généralement être attribués à la même ponte. Si un œuf non éclos présente une larve, et l'autre du vitellus, ils ne sont pas issus d'une même ponte. Si tous deux contiennent du vitellus, ou tous deux une larve, je peux, pour les cas pour lesquels je décide d'avoir recours à cette comparaison, déduire qu'ils procèdent de la même ponte.
 

 Silba adipata McAlpine : oeuf avec vitellus apparent, après ouverture du chorion par grattage.

Silba adipata McAlpine : œuf avec vitellus apparent, après ouverture du chorion par grattage.
(noter que le vitellus est translucide, contrairement au chorion, de couleur blanchâtre).

 

Silba adipata McAlpine : oeuf laissant apparaître une larve, après ouverture du chorion par grattage.

Silba adipata McAlpine : œuf laissant apparaître une larve, après ouverture du chorion par grattage.

 

LARVES EN DÉBUT DE NAISSANCE

Un autre indice exploitable pour les œufs d'apparence non éclos est l'apparition d'un bout de larve à une extrémité de l'œuf, le plus souvent difficile à déceler, qui témoigne du début de la naissance de celle-ci. Cela permet de distinguer une ponte différente, propre aux œufs en cours d'éclosion, lorsqu'il existe aussi des œufs non éclos dans la figue. Dans le cas d'écailles ostiolaires abritant de 10 à 30 œufs non éclos et chorions, il n'est pas rare de constater que pour deux groupes d'œufs qui ne sont pas situés au même endroit de l'amas, les œufs de l'un sont en cours d'éclosion, alors qu'il n'en est rien pour ceux de l'autre.
 

Silba adipata McAlpine : une larve naissante et 1 larve déjà née, sous une écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : une larve naissante et 1 larve déjà née, sous une écaille ostiolaire.
(noter : l'extrémité de la larve dépassant de l'œuf en cours d'éclosion ; le chorion abandonné par l'autre larve, collé à l'œuf).

 

Silba adipata McAlpine : une larve naissante et 1 larve déjà née, sous une écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : une larve naissante et 1 larve déjà née, sous une écaille ostiolaire.
(noter : l'extrémité de la larve dépassant de l'œuf en cours d'éclosion ; le chorion abandonné par l'autre larve, collé à l'œuf).

 

LARVE ENCORE SOUS L'ÉCAILLE OSTIOLAIRE

Lorsqu'une larve se touve parmi des œufs non éclos et un ou plusieurs chorions sous une écaille ostiolaire, c'est qu'elle vient de naître et qu'elle n'a pas encore entamé son cheminement au travers du canal ostiolaire pour rejoindre la cavité centrale de la figue. Dans ce cas, un des chorions présents est le reliquat de l'œuf qui abritait la larve. Voir exemple ci-dessous.
 

Silba adipata McAlpine : une larve (avec 1 chorion et 2 oeufs non éclos) sous une écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine : une larve (avec 1 chorion et 2 œufs non éclos) sous une écaille ostiolaire.
(ponte de 3 œufs, dont l'un vient d'éclore ; le chorion est le reliquat de l'œuf dont est issue la larve).

 

CONTIGUÏTÉ ET ALIGNEMENT D'ŒUFS NON ÉCLOS ET DE CHORIONS

Lorsqu'un ou plusieurs chorions à l'état frais sont contigus à des œufs non éclos et parallèles à ceux-ci, on peut raisonnablement faire l'hypothèse que tous appartiennent à la même ponte, et que certaines larves sont nées légèrement plus précocément que d'autres. Le cas échéant, on peut utiliser la nature du contenu des œufs non éclos (vitellus ou larve) pour vérifier cette hypothèse (il faut que ces œufs contiennent une larve bien constituée).
 

Silba adipata McAlpine :1 chorion et 1 œuf non éclos, contigus et parallèles, sous une écaille ostiolaire.

Silba adipata McAlpine :1 chorion et 1 œuf non éclos, contigus et parallèles, sous une écaille ostiolaire.
(on peut déduire une ponte unique de deux œufs, dont l'un récemment éclos et l'autre à éclore très prochainement).

 

Je fournis dans un chapitre spécifique des exemples commentés d'application de la méthode de dénombrement des pontes dans une figue.

 

 

Retour début page Début page   Retour au sommaire Sommaire