Lutte par le piégeage de masse avec le sulfate d'ammonium contre la mouche noire du Figuier (Silba adipata McAlpine, 1956).

Dans le présent chapitre, je rapporte une expérimentation de piégeage de masse de Silba adipata McAlpine, menée en 2019 dans mon jardin (région de Toulon). Selon le plan suivant : dates et conditions de l'expérimentation, décomptes des figues, décompte et répartition des captures, analyse des captures par rapport aux attaques, comparaison de l'attractivité du piège transparent et de celle d'un piège McPhail.

Le 13 juin 2019, j'ai posé sur une touffe dense de la variété unifère 'Bellone, à des fins de test, un piège à guêpes totalement transparent, avec fond troué et retourné (marque ECOGENE), que j'ai appâté au sulfate d'ammonium. Cette touffe, âgée de 20 ans, mesurait 3 m de haut pour 3,5 m de large, par suite d'une transplantation à l'âge de 15 ans pour laquelle elle avait été rabattue. Elle avait été choisie en raison de sa très forte sensibilté aux attaques de Silba adipata McAlpine (pertes de récolte de 98 % les années précédentes). Le piège était suspendu en périphérie ouest de la touffe, à 1,80 m du sol, dans une zone de fréquentation habituelle de Silba adipata McAlpine.

Silba adipata McAlpine : piège transparent à fond retourné, dans touffe de figuier de la variété 'Bellone'.

Le piège était chargé avec une solution aqueuse à 40 g/l de sulfate d'ammonium en poudre. Les producteurs qui utilisent le sulfate d'ammonium en vergers commerciaux dosent habituellement la solution aqueuse à 20 g/l, mais j'ai souhaité conserver le même dosage que celui que j'ai utilisé dans mes tests avec le phosphate diammonique, de façon à comparer les résultats des deux produits avec la même concentration. Le sulfate d'ammonium est utilisé en œnologie comme activateur de croissance des levures, mais il m'a été impossible de le trouver dans les jardineries et coopératives agricoles de ma région. J'ai dû le commander sur Internet à l'un des rares fournisseurs qui le proposent.

Sulfate d'ammonium utilisé dans le liquide attractif alimentaire pour le piégeage de masse de Silba adipata McAlpine.

J'ai commencé le test le 13 juin car c'est la date à laquelle certaines des figues 'Bellone' ont atteint le diamètre qui constitue la taille critique d'attaque de Silba adipata McAlpine (1,1 cm). A titre d'information, à la date du 1^erjuin, les figues les plus grosses sur la touffe de la variété unifère 'Bellone' faisaient seulement 0,5 cm de diamètre, soit environ la moitié de la taille critique pour l'attaque de Silba adipata McAlpine. En fait, l'atteinte de la taille critique par les figues n'est pas le bon critère pour déclencher la mise en oeuvre du piégeage de masse. Mais ce que l'année suivante que j'ai observé que les pièges alimentaires ne capturent pas les femelles pondeuses (notamment lors de la campagne d'observation des pontes 2020). Selon mes observations (voir chapitre), celles-ci accomplissent leur séquence de pontes successives sur le même figuier de façon ininterrompue, sans la suspendre, même brièvement, pour des activités alimentaires (elles ne s'intéressent aucunement aux points de suintement de latex, au revers des feuilles, aux figues mûres, aux pièges alimentaires...). Il aurait donc été préférable que je mette en place le piège plusieurs semaines auparavant, afin de capturer le maximum de femelles et de mâles venant se nourrir sur le figuier, dans l'objectif de faire baisser la pression globale de la population d'individus de Silba adipata McAlpine sur mes figuiers.

Le dernier relevé du piège a eu lieu le 28 août, date à laquelle j'ai ramassé les dernières figues mûres et constaté qu'il ne restait plus aucune figue immature sur l'arbre.

Je ne m'étais fixé aucune fréquence précise de relevé du piège, mais j'ai essayé de ne pas dépasser le délai d'une semaine entre deux relevés. Lors de chaque relevé, le piège a été nettoyé des individus capturés, et le liquide attractif a été complété ou renouvelé.

Dates des relevés : 21, 25, 28 et 30 juin ; 1^er, 3, 5, 8, 15, 17, 19, 23 et 28 juillet ; 3, 10, 16, 23 et 28 août.

A la date du 28 août (dernier relevé et fin de l'expérimentation), les décomptes de figues s'établissaient comme suit.

Total des figues produites par la touffe de la variété unifère 'Bellone' : 465 (ce qui est dans la fourchette de récolte annuelle de 450 à 500 figues constatée de façon régulière).

Figues de diamètre supérieur ou égal à 1,1 cm ayant chuté avant maturité (rougies mais non attaquées, ou détruites lors des autres tests menés sur la touffe de la variété 'Bellone') : 25.

Nombre de figues (production) à considérer dans l'expérimentation : 440 (465 - 25).

Figues immatures attaquées par Silba adipata McAlpine : 334, soit 76 % de la production (334 / 440).

Figues attaquées par Silba adipata McAlpine décelées mûres, ou au stade de la véraison : 0. Remarque : 3 figues mûres ont été décelées pourries à l'ouverture, et placées en boîtes d'émergence ; elles ont libéré des cératites (Ceratitis capitata Wiedemann).

A la date du dernier relevé (28 août), soit après 77 jours de piégeage (pose du piège le 13 juin), le décompte des captures s'établissait comme suit.

Mouche noire du Figuier (Silba adipata McAlpine) : 13 (9 femelles et 4 mâles).

Mouche méditerranéenne des fruits (cératite, Ceratitis capitata Wiedemann) :125 (en majorité des femelles).

Autres mouches et insectes divers (hors insectes de taille de l'ordre d'un millimètre) : 235.

Note : le test montre que le sulfate d'ammonium n'est pas sélectif (le piège a capturé 9 fois plus de cératites, et 18 fois plus d'autres insectes, que de mouches noires du Figuier).

Les captures se sont réparties dans la saison de la façon suivante : 13 juin au 8 juillet (26 jours) : 1 femelle ; 9 juillet au 15 juillet (7 jours) : 1 femelle ; 16 juillet au 3 août (19 jours) : aucune capture ; 4 au 10 août (7 jours) : 1 mâle ; 11 au 16 août (6 jours) : 3 (1 femelle et 2 mâles) ; 17 au 23 août (7 jours) : 4 (3 femelles et 1 mâle) ; 24 au 28 août (5 jours) : 3 femelles.

On remarque l'existence de deux périodes présentant un niveau de captures différent, quoique très faible pour les deux.

Une première période de 8 semaines (du 13 juin au 10 août), au cours de laquelle 3 individus (2 femelles, 1 mâle) seulement ont été capturés, soit 1 capture tous les 20 jours.

Une seconde période de 2,5 semaines (du 11 au 28 août), au cours de laquelle les captures ont été régulières, quoique restant très faibles : 10 individus (7 femelles, 3 mâles), soit 1 capture tous les 2 jours.

Dès le 1^er juillet (soit après 19 jours de piégeage), je me suis rendu compte de l'inefficacité du piège transparent chargé avec la solution aqueuse à 40 g/l de sulfate d'ammonium. En effet, alors que le décompte des captures n'était que de 1 femelle, j'avais déjà ramassé sur l'arbre 218 figues attaquées par Silba adipata McAlpine. Et il ne s'agissait que des figues attaquées pouvant être détectées à cette date par un début de variation de couleur ou la présence de trous de sortie de larve. En fait, l'analyse de la répartition des pontes sur la saison a montré qu'à la date du 1^er juillet le nombre des figues attaquées était de 301 (voir détails dans le chapitre consacré à l'étude des attaques au cours de la saison 2019).

J'ai pris la décision de ne pas retenir le piège transparent appâté au sulfate d'ammonium dans la lutte contre Silba adipata McAlpine, mais il m'a semblé intéressant de poursuivre le test du piège transparent jusqu'à la fin de la saison des figues.

L'étude des attaques de Silba adipata McAlpine au cours de la saison 2019 (voir chapitre) montre que les attaques (pontes) sur le figuier 'Bellone' ont obéi au modèle d'attaque en 3 phases de Silba adipata McAlpine, pour un figuier donné d'une variété donnée (voir chapitre).

La phase 1 (attaques intenses) s'est déroulée du 17 au 28 juin (12 jours), avec une moyenne de 25 figues attaquées par jour. Elle a concentré 301 pontes, qui représentent 90 % des attaques de la saison (334). L'analyse de la répartition des captures (voir sous-chapitre précédent) montre qu'un seul individu de Silba adipata McAlpine (une femelle) a été capturé dans la période du 13 juin au 8 juillet, qui englobe la phase 1 des attaques.

La phase 2 (attaques faibles) s'est déroulée du 29 juin au 6 août (5 semaines), avec une moyenne de 1 figue attaquée par jour. Elle concerne 33 figues, soit 10 % du total des figues attaquées dans la saison (334). L'analyse de la répartition des captures montre qu'au cours de la période du 9 juillet au 6 août, englobée dans la phase 2 des attaques, le piège transparent n'a capturé que 2 individus de Silba adipata McAlpine (une femelle et un mâle). Note : le mâle capturé entre le 4 et 10 août est considéré l'avoir été le 6 août au plus tard ; s'il l'a été entre le 7 et le 10 août, il vient augmenter le nombre de captures réalisées pendant la phase 3.

La phase 3 (absence totale d'attaques, alors qu'il restait sur le figuier des figues immatures ayant la taille critique d'attaque de Silba adipata McAlpine) s'est déroulée du 7 au 28 août (3 semaines). L'analyse de la répartition des captures montre qu'au cours de la période du 11 au 28 août, englobée dans la phase 3 des attaques, le piège transparent a capturé 10 individus de Silba adipata McAlpine (7 femelles et 3 mâles).

Soit, en synthèse, successivement : 1 capture pour 301 figues attaquées, 2 captures pour 33 figues attaquées, 10 captures pour 0 figues attaquées.

L'analyse des captures portant sur l'ensemble de la saison conforte ma décision du 1^er juillet de ne pas retenir le piège totalement transparent appâté au sulfate d'ammonium dans la lutte contre Silba adipata McAlpine.

Il me paraît important de rappeler que les captures ne concernent pas les femelles pondeuses, mais seulement des femelles et mâles venus se nourrir sur le figuier, comme expliqué dans le premier sous-chapitre ci-dessus. Par exemple, les résultats ci-dessus ne signifient pas que la femelle capturée au cours de la phase d'attaques intenses était une femelle pondeuse, prélevée parmi la trentaine de femelles qui ont attaqué les figues au cours de cette phase (je déduis de la moyenne de 25 figues attaquées par jour que 2 à 3 femelles pondeuses ont fréquenté quotidiennement le figuier, et la phase a duré 12 jours). Il s'agissait d'une femelle venue sur le figuier pour se nourrir, et non pour pondre.

Le nombre de captures ne mesure que l'attractivité d'un piège (type de piège + appât), qui peut engendrer une baisse de la pression globale de la population d'individus de Silba adipata McAlpine se trouvant sur le figuier, ou passant à proximité de celui-ci (sous réserve qu'il n'existe pas un phénomène de renouvellement permanent de cette population). Sans que l'on soit en mesure de déterminer la corrélation exacte entre le nombre de captures et le pourcentage de baisse de la pression globale du ravageur. Et surtout, sans que l'on puisse être assurés que la baisse de la pression globale sera suffisante pour avoir une incidence sur le niveau de la récolte. Au-delà du nombre de captures, pour évaluer l'efficacité d'un piège, il convient de déterminer le pourcentage additionnel de figues sauvegardées des attaques de Silba adipata McAlpine que sa mise en oeuvre induit, par rapport aux récoltes habituellement obtenues en l'absence de pièges.

A la date du 1^er juillet, j'ai posé à côté du piège transparent un piège de type McPhail avec partie basse de couleur jaune, appâté avec le même liquide attractif (solution aqueuse de sulfate d'ammonium à 40 g/l), pour comparer l'attractivité de l'un par rapport à l'autre.

Silba adipata McAlpine : piège transparent et piège McPhail, dans touffe de figuier (variété 'Bellone').

A la date de fin de l'expérimentation (28 août), j'ai constaté que le piège totalement transparent n'avait capturé que 13 individus de Silba adipata McAlpine (sur une période de 77 jours), alors que le piège McPhail à partie basse jaune avait capturé 79 individus (sur une période de 59 jours). Le piège McPhail a donc permis un nombre de captures 6 fois plus important que le piège transparent, sur une période de pose représentant les 3/4 de celle de ce dernier.

Et, en comparant les captures sur la période de 59 jours de coexistence des deux pièges, j'ai déduit une moyenne de 1 capture tous les cinq jours pour le piège totalement transparent, et une moyenne de 1,34 captures par jour pour le piège McPhail (pour l'analyse complète de l'expérimentation du piège McPhail, voir chapitre spécifique).

Ces résultats sont nettement défavorables au piège totalement transparent, et confortent la décision de ne pas retenir ce piège pour la lutte contre Silba adipata McAlpine.

Ils montrent en outre que ce n'est pas le sulfate d'ammonium qui est responsable du très faible nombre de captures d'individus de Silba adipata McAlpine, mais le piège transparent (au niveau de la couleur et/ou de la forme). On pourrait aussi avancer l'hypothèse que les très mauvais résultats du piège transparent sont dus à la faible hauteur du couvercle et de la partie retournée, qui permettrait à une grande partie des individus capturés de s'échapper du piège. Mais le nombre de cératites capturées dans le piège transparent, 9 fois plus important que le nombre d'individus de Silba adipata McAlpine, apparaît en contradiction avec cette hypothèse.

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Silba adipata McAlpine Présentation Biologie Mode de vie Infestation Moyens de lutte

Accueil > Moyens de lutte > Piégeage de masse (piège transparent + sulfate d'ammonium).		Auteur : François DROUET. Photographies : François DROUET. Tous droits réservés.

Piégeage de masse (Expérimentation 1 : piège transparent + sulfate d'ammonium) Dans le présent chapitre, je rapporte une expérimentation de piégeage de masse de Silba adipata McAlpine, menée en 2019 dans mon jardin (région de Toulon). Selon le plan suivant : dates et conditions de l'expérimentation, décomptes des figues, décompte et répartition des captures, analyse des captures par rapport aux attaques, comparaison de l'attractivité du piège transparent et de celle d'un piège McPhail. DATES ET CONDITIONS DE L'EXPÉRIMENTATION MODALITÉS Le 13 juin 2019, j'ai posé sur une touffe dense de la variété unifère 'Bellone, à des fins de test, un piège à guêpes totalement transparent, avec fond troué et retourné (marque ECOGENE), que j'ai appâté au sulfate d'ammonium. Cette touffe, âgée de 20 ans, mesurait 3 m de haut pour 3,5 m de large, par suite d'une transplantation à l'âge de 15 ans pour laquelle elle avait été rabattue. Elle avait été choisie en raison de sa très forte sensibilté aux attaques de Silba adipata McAlpine (pertes de récolte de 98 % les années précédentes). Le piège était suspendu en périphérie ouest de la touffe, à 1,80 m du sol, dans une zone de fréquentation habituelle de Silba adipata McAlpine. Silba adipata McAlpine : piège transparent à fond retourné, dans touffe de figuier de la variété 'Bellone'. Le piège était chargé avec une solution aqueuse à 40 g/l de sulfate d'ammonium en poudre. Les producteurs qui utilisent le sulfate d'ammonium en vergers commerciaux dosent habituellement la solution aqueuse à 20 g/l, mais j'ai souhaité conserver le même dosage que celui que j'ai utilisé dans mes tests avec le phosphate diammonique, de façon à comparer les résultats des deux produits avec la même concentration. Le sulfate d'ammonium est utilisé en œnologie comme activateur de croissance des levures, mais il m'a été impossible de le trouver dans les jardineries et coopératives agricoles de ma région. J'ai dû le commander sur Internet à l'un des rares fournisseurs qui le proposent. Sulfate d'ammonium utilisé dans le liquide attractif alimentaire pour le piégeage de masse de Silba adipata McAlpine. DATES L'expérimentation a duré deux mois et demi, du 13 juin au 28 août 2019. J'ai commencé le test le 13 juin car c'est la date à laquelle certaines des figues 'Bellone' ont atteint le diamètre qui constitue la taille critique d'attaque de Silba adipata McAlpine (1,1 cm). A titre d'information, à la date du 1^erjuin, les figues les plus grosses sur la touffe de la variété unifère 'Bellone' faisaient seulement 0,5 cm de diamètre, soit environ la moitié de la taille critique pour l'attaque de Silba adipata McAlpine. En fait, l'atteinte de la taille critique par les figues n'est pas le bon critère pour déclencher la mise en oeuvre du piégeage de masse. Mais ce que l'année suivante que j'ai observé que les pièges alimentaires ne capturent pas les femelles pondeuses (notamment lors de la campagne d'observation des pontes 2020). Selon mes observations (voir chapitre), celles-ci accomplissent leur séquence de pontes successives sur le même figuier de façon ininterrompue, sans la suspendre, même brièvement, pour des activités alimentaires (elles ne s'intéressent aucunement aux points de suintement de latex, au revers des feuilles, aux figues mûres, aux pièges alimentaires...). Il aurait donc été préférable que je mette en place le piège plusieurs semaines auparavant, afin de capturer le maximum de femelles et de mâles venant se nourrir sur le figuier, dans l'objectif de faire baisser la pression globale de la population d'individus de Silba adipata McAlpine sur mes figuiers. Le dernier relevé du piège a eu lieu le 28 août, date à laquelle j'ai ramassé les dernières figues mûres et constaté qu'il ne restait plus aucune figue immature sur l'arbre. RELEVÉS DU PIÈGE Je ne m'étais fixé aucune fréquence précise de relevé du piège, mais j'ai essayé de ne pas dépasser le délai d'une semaine entre deux relevés. Lors de chaque relevé, le piège a été nettoyé des individus capturés, et le liquide attractif a été complété ou renouvelé. Nombre de relevés effectués depuis la pose du piège le 13 juin : 18. Dates des relevés : 21, 25, 28 et 30 juin ; 1^er, 3, 5, 8, 15, 17, 19, 23 et 28 juillet ; 3, 10, 16, 23 et 28 août. DÉCOMPTE DES FIGUES A la date du 28 août (dernier relevé et fin de l'expérimentation), les décomptes de figues s'établissaient comme suit. Total des figues produites par la touffe de la variété unifère 'Bellone' : 465 (ce qui est dans la fourchette de récolte annuelle de 450 à 500 figues constatée de façon régulière). Figues de diamètre supérieur ou égal à 1,1 cm ayant chuté avant maturité (rougies mais non attaquées, ou détruites lors des autres tests menés sur la touffe de la variété 'Bellone') : 25. Nombre de figues (production) à considérer dans l'expérimentation : 440 (465 - 25). Figues immatures attaquées par Silba adipata McAlpine : 334, soit 76 % de la production (334 / 440). Figues attaquées par Silba adipata McAlpine décelées mûres, ou au stade de la véraison : 0. Remarque : 3 figues mûres ont été décelées pourries à l'ouverture, et placées en boîtes d'émergence ; elles ont libéré des cératites (Ceratitis capitata Wiedemann). Figues mûres récoltées : 106, soit 24 % de la production (106 / 440). DÉCOMPTE ET RÉPARTITION DES CAPTURES DÉCOMPTE A la date du dernier relevé (28 août), soit après 77 jours de piégeage (pose du piège le 13 juin), le décompte des captures s'établissait comme suit. Mouche noire du Figuier (Silba adipata McAlpine) : 13 (9 femelles et 4 mâles). Mouche méditerranéenne des fruits (cératite, Ceratitis capitata Wiedemann) :125 (en majorité des femelles). Autres mouches et insectes divers (hors insectes de taille de l'ordre d'un millimètre) : 235. Note : le test montre que le sulfate d'ammonium n'est pas sélectif (le piège a capturé 9 fois plus de cératites, et 18 fois plus d'autres insectes, que de mouches noires du Figuier). Silba adipata McAlpine : relevé du piège totalement transparent. RÉPARTITION Les captures se sont réparties dans la saison de la façon suivante : 13 juin au 8 juillet (26 jours) : 1 femelle ; 9 juillet au 15 juillet (7 jours) : 1 femelle ; 16 juillet au 3 août (19 jours) : aucune capture ; 4 au 10 août (7 jours) : 1 mâle ; 11 au 16 août (6 jours) : 3 (1 femelle et 2 mâles) ; 17 au 23 août (7 jours) : 4 (3 femelles et 1 mâle) ; 24 au 28 août (5 jours) : 3 femelles. On remarque l'existence de deux périodes présentant un niveau de captures différent, quoique très faible pour les deux. Une première période de 8 semaines (du 13 juin au 10 août), au cours de laquelle 3 individus (2 femelles, 1 mâle) seulement ont été capturés, soit 1 capture tous les 20 jours. Une seconde période de 2,5 semaines (du 11 au 28 août), au cours de laquelle les captures ont été régulières, quoique restant très faibles : 10 individus (7 femelles, 3 mâles), soit 1 capture tous les 2 jours. ANALYSE DES CAPTURES PAR RAPPORT AUX ATTAQUES Dès le 1^er juillet (soit après 19 jours de piégeage), je me suis rendu compte de l'inefficacité du piège transparent chargé avec la solution aqueuse à 40 g/l de sulfate d'ammonium. En effet, alors que le décompte des captures n'était que de 1 femelle, j'avais déjà ramassé sur l'arbre 218 figues attaquées par Silba adipata McAlpine. Et il ne s'agissait que des figues attaquées pouvant être détectées à cette date par un début de variation de couleur ou la présence de trous de sortie de larve. En fait, l'analyse de la répartition des pontes sur la saison a montré qu'à la date du 1^er juillet le nombre des figues attaquées était de 301 (voir détails dans le chapitre consacré à l'étude des attaques au cours de la saison 2019). J'ai pris la décision de ne pas retenir le piège transparent appâté au sulfate d'ammonium dans la lutte contre Silba adipata McAlpine, mais il m'a semblé intéressant de poursuivre le test du piège transparent jusqu'à la fin de la saison des figues. L'étude des attaques de Silba adipata McAlpine au cours de la saison 2019 (voir chapitre) montre que les attaques (pontes) sur le figuier 'Bellone' ont obéi au modèle d'attaque en 3 phases de Silba adipata McAlpine, pour un figuier donné d'une variété donnée (voir chapitre). La phase 1 (attaques intenses) s'est déroulée du 17 au 28 juin (12 jours), avec une moyenne de 25 figues attaquées par jour. Elle a concentré 301 pontes, qui représentent 90 % des attaques de la saison (334). L'analyse de la répartition des captures (voir sous-chapitre précédent) montre qu'un seul individu de Silba adipata McAlpine (une femelle) a été capturé dans la période du 13 juin au 8 juillet, qui englobe la phase 1 des attaques. La phase 2 (attaques faibles) s'est déroulée du 29 juin au 6 août (5 semaines), avec une moyenne de 1 figue attaquée par jour. Elle concerne 33 figues, soit 10 % du total des figues attaquées dans la saison (334). L'analyse de la répartition des captures montre qu'au cours de la période du 9 juillet au 6 août, englobée dans la phase 2 des attaques, le piège transparent n'a capturé que 2 individus de Silba adipata McAlpine (une femelle et un mâle). Note : le mâle capturé entre le 4 et 10 août est considéré l'avoir été le 6 août au plus tard ; s'il l'a été entre le 7 et le 10 août, il vient augmenter le nombre de captures réalisées pendant la phase 3. La phase 3 (absence totale d'attaques, alors qu'il restait sur le figuier des figues immatures ayant la taille critique d'attaque de Silba adipata McAlpine) s'est déroulée du 7 au 28 août (3 semaines). L'analyse de la répartition des captures montre qu'au cours de la période du 11 au 28 août, englobée dans la phase 3 des attaques, le piège transparent a capturé 10 individus de Silba adipata McAlpine (7 femelles et 3 mâles). Soit, en synthèse, successivement : 1 capture pour 301 figues attaquées, 2 captures pour 33 figues attaquées, 10 captures pour 0 figues attaquées. L'analyse des captures portant sur l'ensemble de la saison conforte ma décision du 1^er juillet de ne pas retenir le piège totalement transparent appâté au sulfate d'ammonium dans la lutte contre Silba adipata McAlpine. Remarque. Il me paraît important de rappeler que les captures ne concernent pas les femelles pondeuses, mais seulement des femelles et mâles venus se nourrir sur le figuier, comme expliqué dans le premier sous-chapitre ci-dessus. Par exemple, les résultats ci-dessus ne signifient pas que la femelle capturée au cours de la phase d'attaques intenses était une femelle pondeuse, prélevée parmi la trentaine de femelles qui ont attaqué les figues au cours de cette phase (je déduis de la moyenne de 25 figues attaquées par jour que 2 à 3 femelles pondeuses ont fréquenté quotidiennement le figuier, et la phase a duré 12 jours). Il s'agissait d'une femelle venue sur le figuier pour se nourrir, et non pour pondre. Le nombre de captures ne mesure que l'attractivité d'un piège (type de piège + appât), qui peut engendrer une baisse de la pression globale de la population d'individus de Silba adipata McAlpine se trouvant sur le figuier, ou passant à proximité de celui-ci (sous réserve qu'il n'existe pas un phénomène de renouvellement permanent de cette population). Sans que l'on soit en mesure de déterminer la corrélation exacte entre le nombre de captures et le pourcentage de baisse de la pression globale du ravageur. Et surtout, sans que l'on puisse être assurés que la baisse de la pression globale sera suffisante pour avoir une incidence sur le niveau de la récolte. Au-delà du nombre de captures, pour évaluer l'efficacité d'un piège, il convient de déterminer le pourcentage additionnel de figues sauvegardées des attaques de Silba adipata McAlpine que sa mise en oeuvre induit, par rapport aux récoltes habituellement obtenues en l'absence de pièges. COMPARAISON DE L'ATTRACTIVITÉ AVEC CELLE D'UN PIÈGE McPHAIL A la date du 1^er juillet, j'ai posé à côté du piège transparent un piège de type McPhail avec partie basse de couleur jaune, appâté avec le même liquide attractif (solution aqueuse de sulfate d'ammonium à 40 g/l), pour comparer l'attractivité de l'un par rapport à l'autre. Silba adipata McAlpine : piège transparent et piège McPhail, dans touffe de figuier (variété 'Bellone'). A la date de fin de l'expérimentation (28 août), j'ai constaté que le piège totalement transparent n'avait capturé que 13 individus de Silba adipata McAlpine (sur une période de 77 jours), alors que le piège McPhail à partie basse jaune avait capturé 79 individus (sur une période de 59 jours). Le piège McPhail a donc permis un nombre de captures 6 fois plus important que le piège transparent, sur une période de pose représentant les 3/4 de celle de ce dernier. Et, en comparant les captures sur la période de 59 jours de coexistence des deux pièges, j'ai déduit une moyenne de 1 capture tous les cinq jours pour le piège totalement transparent, et une moyenne de 1,34 captures par jour pour le piège McPhail (pour l'analyse complète de l'expérimentation du piège McPhail, voir chapitre spécifique). Ces résultats sont nettement défavorables au piège totalement transparent, et confortent la décision de ne pas retenir ce piège pour la lutte contre Silba adipata McAlpine. Ils montrent en outre que ce n'est pas le sulfate d'ammonium qui est responsable du très faible nombre de captures d'individus de Silba adipata McAlpine, mais le piège transparent (au niveau de la couleur et/ou de la forme). On pourrait aussi avancer l'hypothèse que les très mauvais résultats du piège transparent sont dus à la faible hauteur du couvercle et de la partie retournée, qui permettrait à une grande partie des individus capturés de s'échapper du piège. Mais le nombre de cératites capturées dans le piège transparent, 9 fois plus important que le nombre d'individus de Silba adipata McAlpine, apparaît en contradiction avec cette hypothèse. Début page Sommaire